Après un suspense ayant duré plusieurs jours, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique a pu obtenir hier l'autorisation pour entamer les travaux de son 6e congrès. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) a entamé, hier, les travaux de son 6e congrès. Ceci après un suspense ayant duré plusieurs jours suite au «flou» maintenu par l'administration concernant l'attribution de l'autorisation de la tenue de cette rencontre, programmée pour hier, à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zeralda, à l'ouest d'Alger. Ce n'est qu'hier que le Syndicat a obtenu l'accord pour pouvoir démarrer les travaux. «Nous dénonçons cette énième tentative de casser le syndicat», a relevé le docteur Mohamed Yousfi, président sortant du SNPSSP, dans son allocution d'ouverture prononcée devant une centaine de délégués de la même formation et d'invités. Et d'enchaîner que «l'attitude de tout le gouvernement est loin d'être compatible avec le discours officiel se voulant rassurant et ouvert. On est très loin de l'application des lois de la République et des conventions ratifiées», en rappelant la multitude des sanctions et autres mesures prises contre les syndicalistes en général et contre le SNPSSP en particulier. Dans ce sens, l'intervenant qualifie l'interdiction d'accès au ministère de la Santé, les ponctions «exagérées et arbitraires» sur salaires et la suspension de responsables syndicaux comme des «signes d'hostilité envers le travail syndical jamais atteintes auparavant». Pour le président sortant du SNPSSP, «le syndicat est déterminé à défendre le secteur de la santé publique via une prise en charge décente des malades, tandis que la priorité de la tutelle est ailleurs puisqu'elle s'acharne sur les représentants de travailleurs par tous les moyens afin d'étouffer toute voix revendiquant une meilleure visibilité dans le secteur». C'est dans ce sens qu'ont enchaîné les représentants des autres syndicats conviés à l'occasion. Un véritable cri de détresse lancé pour la défense du pluralisme syndical et contrecarrer toutes les tentatives de «casse» dont font l'objet ces formations. «Casser du syndicat, le dada de Ould Abbès» Le docteur Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et porte-parole de l'Intersyndicale de la santé, qui est intervenu comme «ami, camarade et confrère», a pointé du doigt la «complicité de plusieurs ministères» pour mettre à mal les syndicats autonomes. «Pourtant, les syndicats autonomes sont sur le terrain, ils sont porteurs de projet de société et ils ont leur base. Personne ne peut les ignorer et aucun programme de développement ne peut récolter ses résultats si l'on continue à les ignorer et à les chasser», a indiqué le docteur Merabet, qui a dénoncé les entraves prônées par le département de la Santé «dont la priorité est de casser le syndicats autonomes alors que le secteur traverse une conjoncture difficile avec une pénurie sans pareille de médicaments et autres problèmes liés à la formation des cadres et à la prise en charge des malades». De son côté, le secrétaire général du Snapsy est revenu sur les circonstances de la suspension du président du syndicat, M. Keddad, de son poste. Un appel a été lancé par le Syndicat des professeurs du paramédical à l'adresse du premier magistrat du pays pour la création d'un «comité interprofessionnel de la santé». «Un diagnostic s'impose pour mettre le doigt sur le mal qui touche le secteur», soutiennent les syndicalistes. Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) appelle à l'unité à travers la création d'une «confédération des syndicats algériens». Afin, dit M. Nouar, secrétaire général du Cnapest, «d'imposer le respect des syndicats autonomes et de défendre le droit des travailleurs à l'activité syndicale». A souligner que les travaux se poursuivront aujourd'hui. Après présentation du bilan du bureau sortant, les candidatures au poste de président du SNPSSP seront connues et le vote aura lieu aujourd'hui. Le 6e congrès de ce syndicat se tient après l'achèvement de l'opération de renouvellement de l'ensemble de ses instances organiques locales (sections, bureaux de wilaya) tenues d'octobre 2011 à janvier 2012 et la tenue des assemblées générales régionales.