“L'entrave à l'activité syndicale" était, hier, au cœur des interventions des syndicalistes présents à l'ouverture du VIe congrès national du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Le congrès, qui a failli être annulé faute d'autorisation, a fini par avoir lieu. “Nous avons reçu l'autorisation ce matin, alors que la demande a été déposée il y a deux semaines", dénonce Mohamed Yousfi, président sortant du syndicat. Lors de son intervention, le syndicaliste rappelle “l'attitude de la tutelle qui exprime un acharnement évident sur les syndicats autonomes". “La manière dont nous sommes traités va à l'encontre des lois nationales et internationales", lance-t-il. Le Dr Yousfi impute “l'acharnement" de la tutelle envers le syndicat au fait que “depuis sa création, il y a 18 ans, le SNPSSP n'a pas changé d'orientation et n'a pas cautionné les politiques du ministère de la Santé qui détruisent la santé publique". “Nous nous sommes toujours battus pour le maintien de la santé publique ainsi que la sauvegarde des droits du malade", souligne le syndicaliste. Pour le président sortant du SNPSSP, les “exactions" du ministère de la Santé ont atteint le seuil de l'intolérable puisqu'on en est à interdire aux syndicalistes l'accès au siège du ministère de la Santé. D'après lui, les syndicats font face à un “climat hostile dans un système de santé en déliquescence, et ce, depuis deux ans. En particulier en matière de prise en charge des malades qui est encore plus problématique en raison de la pénurie de médicaments", ajoute-t-il Le syndicat accuse, également, le gouvernement d'être “complice" dans l'entrave de l'activité syndicale. “Pour avoir l'autorisation de tenir notre congrès, nous avons été traînés d'un ministère à un autre, preuve que le gouvernement méprise, lui aussi, les syndicats autonomes", regrette le médecin. “Les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour pousser les praticiens vers le secteur privé. Ils ne veulent pas que nous défendions le malade au sein des hôpitaux publics. Ils ont d'autres intérêts", poursuit-il. Le même constat est fait par Abdelmalek Rahmani, premier responsable du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), invité au congrès, qui estime que “la situation et le contexte ne sont pas simples". “Être syndicaliste de nos jours n'est pas facile. 200 000 Algériens sont morts pour une lueur de démocratie et nous ne laisserons pas des rapaces nous la confisquer. Nous sommes dans l'obligation de transmettre aux générations futures cet acquis", soutient le secrétaire général du Cnes. Ainsi, tous les syndicats présents à titre d'invités, dont le SNPSP, le Cnapest, le Snapsy et le Snapest, se sont accordés à dénoncer les entraves auxquelles ils font face dans l'exercice du droit syndical. À cet effet, ils ont tous appelé à s'allier dans le cadre d'une confédération pour conjuguer les efforts et mener le combat dans l'unité. D S