Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a failli ne pas être autorisé à tenir son 6e congrès. Les congressistes étaient contraints d'attendre jusqu'à la dernière minute le sésame. Dans ce contexte, le président du syndicat a dénoncé vigoureusement cette «situation de non-droit». Les services de la wilaya d'Alger n'ont donné leur O.K. que vers 9 h du matin, apprend-on. Déterminés, les médecins ont même prévu un plan B dans le cas échéant. «On avait prévu de tenir le congrès quelles que soient les conditions et les entraves», a fait savoir le président du Snpssp, Mohamed Yousfi, lors de son point de presse tenu en marge des travaux du sixième congrès ordinaire. «Il y a une volonté de faire taire le Snpssp, victime de mesures répressives jamais enregistrées auparavant», soutien-t-il. «Le comportement et les pratiques venant du ministre de tutelle ne nous étonnent pas outre mesure, mais maintenant on constate la solidarité entre les différents secteurs du gouvernement pour mater les syndicalistes», souligne-t-il. Il est clair, dit-il qu' «il y a une complicité entre les différentes parties pour restreindre les libertés syndicales». Cela illustre le contexte difficile que traversent les syndicats autonomes. «Paradoxalement ce même ministre qui n'a de cesse de nous demander de nous mettre en conformité, a tout fait pour tenter de nous empêcher à tenir notre congrès», a-t-il ajouté. 120 congressistes représentant 35 wilayas, participent à ce congrès, selon le président du syndicat. Ce congrès qui devait être organisé entre avril et mars derniers a été reporté à cause du mouvement de grève lancé en cette période. Pour le Snpssp, cette rencontre intervient en plein «délabrement et déliquescence du système de la santé publique», déplore-t-il. en poursuivant qu' «outre la situation critique frappant de plein fouet la santé publique, un climat de statu quo général nous place à la croisée des chemins, alors que les réformes et le changement tant attendus tardent à pointer à l'horizon». «Le premier responsable du secteur a montré un acharnement caractérisé contre les syndicats de la santé en s'ingéniant dans les manoeuvres pour casser la dynamique syndicale», indique-t-il encore. Et de réitérer: «Ces gens-là ne défendent pas l'intérêt du malade, mais ils s'occupent d'autres intérêts inavoués qui sont en jeu». «On est en train de défendre ce secteur alors que les autres ne sont que de passage», estime-t-il. Les médecins spécialistes représentant l'élite médicale, «méritent mieux», relève-t-on, pour mettre un terme à l'hémorragie que connaît le secteur. La plate-forme de revendications non encore satisfaites, notamment concernant l'amendement du statut particulier et du régime indemnitaire, la suppression de la discrimination en matière d'imposition, l'application de la carte sanitaire et le quota des logements de fonction, sera introduite dans les débats. Par ailleurs, toutes les instances locales ont été déjà renouvelées en prévision de ce congrès. Sur l'impression, «il n'y a plus rien à faire qu'on veut laisser dans l'esprit des Algériens, les syndicats autonomes représentent l'espoir de la société algérienne», a soutenu pour sa part le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique(Snpsp), M.Merabet, présent à ce congrès. Et d'ajouter: «On a jamais subi de telles entraves dans le secteur.» Toutefois, «après 18 ans d'existence, on a pu néanmoins consacrer notre présence en tant qu'entité. Dès lors, il est temps de mettre en oeuvre un projet commun», indique-t-il. La même idée de confédérer les syndicats autonomes pour équilibrer les rapports de force a été soutenu par le coordinateur du Cnapest, Anouare Elaârbi, les représentants du Snapsy,, le Syndicat national des paramédicaux et du Snapest.