De par son raffinement et sa portée symbolique, la robe kabyle continue de jouir d'un grand prestige. Pour sa préservation et sa revalorisation, un défilé de mode, alliant découpes modernes et styles anciens, est organisé depuis trois ans par Mme Feriel et Mourad Aït Ahmed, initiateurs du concours de beauté Miss Kabylie. La 3e édition du rendez-vous de la robe kabyle «Timlilit n Teksiwt leqvayel» a eu lieu le 16 juin au Jardin secret, un établissement gastronomique privé. Plusieurs modèles ont été présentés par quatre modélistes artisanes de la région. Mme Mendjel Ghania, venue des Ouadhias, a dévoilé pour l'occasion une collection bigarrée de robes et autres créations récentes façonnées au goût du temps par des mains expertes activant souvent loin des feux de la rampe. Portées par des mannequins aussi féminines qu'élégantes, coiffées par le salon Saryna de Ryma Barèche, les robes aux couleurs chatoyantes ont ravi la nombreuse assistance essentiellement féminine. Mme Himeur Fatiha de Béni Douala a participé avec des tenues adaptées aux quatre saisons. «J'ai présenté des robes de toutes les régions de la wilaya de Tizi Ouzou, comme celles d'Iwadhiyène, Ath Douala, Maâtkas et Bouzeguène. Tout en gardant l'ancien style qui fait le charme de la robe kabyle, j'ai apporté une petite touche de modernité», nous dira Mme Himeur. Les invités ont eu à découvrir une autre gamme de cet habit ancestral, conçue par Mme Goudafel, une modéliste chevronnée originaire de Aïn El Hammam, dont un très séduisant ensemble de mariée moderne, orné de broderies faites à la main et aux motifs inspirés de bijoux kabyles. Pour son savoir-faire dans ce domaine de création, c'est à elle qu'échoit l'honneur de clôturer le défilé. Le tour de piste des mannequins en plein air, au bord d'une piscine, sous les flashes des photographes et des cameramen, a été suivi par une cérémonie d'un mariage traditionnel kabyle. L'animation artistique n'était pas en reste lors de cette soirée. En plus du remuant DJ King, trois jeunes chanteurs, M'Henna Aber, Miloud et Meziane Aqvayli ont égayé l'assistance jusqu'à 21h. «A travers cette rencontre, nous voulons préserver et surtout promouvoir la robe kabyle. C'est aussi une occasion d'aider les artisanes à sortir de l'ombre, à faire découvrir leurs talents souvent cachés. Mon souhait est que ce rendez-vous devienne un vrai festival national qui se tiendrait, non pas seulement à Tizi Ouzou, mais aussi dans les 48 wilayas du pays, pour en faire un rendez-vous au profit de la robe traditionnelle algérienne», dira Mme Feriel, organisatrice de la manifestation. Mourad Aït Ahmed co-organisateur et animateur de la soirée n'a pas manqué de mettre en relief l'importance de ce genre de rencontre. «En plus de Miss Kabylie que nous organisons depuis 2005, nous avons pensé à un rendez-vous annuel de la robe kabyle. L'objectif assigné à cette manifestation est de promouvoir au maximum cet habit ancestral qui fait la fierté de notre pays», a indiqué M. Aït Ahmed.