Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a engagé plusieurs actions de protestation. Le Conseil national du secteur des communes (CNSC) affilié à ce syndicat, après nombre de sit-in dans plusieurs wilayas, vient de déposer un préavis de grève du 25 septembre au 2 octobre. Azeddine Aït Khelifa, président du CNSC, a indiqué qu'«aucune considération n'a été accordé à la plateforme de revendications» comportant quinze points essentiellement liés à la situation socioprofessionnelle de cette catégorie de travailleurs. Les attentes des communaux concernent l'amélioration du pouvoir d'achat par l'augmentation du salaire de base. Dans certaines catégories, les salaires ne dépassent pas 9600 DA/mois et d'autres, comme ceux des agents de bureau ou agents administratifs, n'atteignent pas les 17 000 DA/mois. «Ce n'est qu'après 25 ans de service que certains fonctionnaires peuvent atteindre les 30 000 DA», précise le représentant des communaux. «Cette situation pourrait être améliorée par la hausse du montant de certaines primes, comme le réclament les protestataires. Une prime de femme au foyer à 8000 DA est revendiquée par la même occasion. Le syndicat demande aussi à revoir la méthode de gestion du fonds national des œuvres sociales pour permettre «aux travailleurs dans la précarité d'accéder aux aides qui leur sont possibles dans le cadre de ce fonds créé initialement pour leur venir en aide, pour accéder au logement ou aux soins», explique M. Aït Khelifa. L'action de protestation vise également à attirer l'attention sur le drame vécu par les travailleurs contractuels qui ne peuvent accéder à des postes permanents. Ils seraient 70% des effectifs dans l'administration à être employés dans le cadre de contrats à durée déterminée, selon le CNSC. Plusieurs points contenus dans la plateforme de revendications concernent la protection des libertés syndicales. Ainsi, le Snapap a consacré plusieurs volets de son action à exiger la réintégration des 26 travailleurs écartés pour avoir participé à des actions syndicales. Des employés de certaines APC d'Alger sont suspendus depuis plusieurs mois pour avoir pris part à des actions de protestation, rappelle le même syndicaliste, qui pointe du doigt «l'abus de pouvoir de plusieurs présidents d'APC». Grève dans la santé aussi Si le secteur de l'administration est en ébullition depuis plus d'une année, celui de la santé risque aussi d'être perturbé par un autre mouvement de protestation engagé par le Snapap. Dans un communiqué diffusé hier, trois jours de débrayage sont annoncés. Cette grève qui prend fin aujourd'hui «se veut une occasion pour sensibiliser les pouvoirs publics quant à la situation catastrophique dans laquelle se débattent les professionnels du secteur». Annonçant un taux de suivi de 75% pour les deux premiers jours, le Snapap exige la révision du statut particulier des travailleurs de la santé publique et du régime indemnitaire. L'intégration des contractuels et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires sont également réclamés par le même syndicat, qui pointe par la même occasion des dépassements à l'égard des travailleurs syndicalistes.