Les pluies de ces dernières années ont mis à nu la mauvaise planification pour faire face aux eaux pluviales. Des inondations aux conséquences désastreuses sont enregistrées chaque année au chef-lieu de la commune de Tizi Ouzou. Boukhalfa, Nouvelle-Ville, ancienne gare routière, boulevard Krim Belkacem, les exemples sont légion. Les orages diluviens survenant dès le mois de septembre ne sont pas les seules causes des désagréments climatiques répétitifs qu'a connus la localité ces dernières années. Des négligences humaines liées au non respect des mesures préventives sont souvent pointées du doigt. Il s'agit notamment de l'imperfection des moyens de drainages des eaux, du retard dans l'entame d'actions d'entretien et de nettoyage, conjugués au sous-dimensionnement des canalisations par rapport à l'importance de la pluviométrie, ainsi que de l'insuffisance des avaloirs dans les quartiers à forte concentration urbaine, outre une certaine densification en constructions dans des zones inondables. Et dans pareils cas, par exemple, les conséquences ne peuvent être que dramatiques : rupture des infrastructures routières, éboulements, effondrements, dégradations par infiltrations, érosion des terres, voire des pertes humaines. «Nous vivons la peur au ventre à la moindre averse. Nous avons frôlé la catastrophe en 2007 lorsque nos maisons ont été envahies par des eaux boueuses dévalant du jardin de la cité 5 juillet et des ruelles adjacentes», s'alarme un habitant de la cité des 200 villas, sise à une centaine de mètres de la mairie de Tizi Ouzou. «Quand il pleut, nous ne fermons pas l'œil de la nuit, de crainte d'être surpris par les flots», ajoute notre interlocuteur, précisant que «malgré nos requêtes, rien n'a été fait par les autorités locales pour remédier à la situation». Un riverain avoue avoir payé de sa poche un ouvrier pour déblayer les alluvions et autres sacs d'ordures éventrés et charriés par les eaux. «Le 28 août dernier, nous avons saisi par écrit le président de l'APC et ce pour la énième fois en l'alertant sur la situation de psychose que nous vivons chaque année à l'approche des premières pluies d'automne. Nous avons adressé plusieurs correspondances suivies de lettres de rappel à l'intention des autorités pour leur faire part du danger des eaux pluviales qui menacent d'inonder nos domiciles à la première grosse pluie, mais rien n'est envisagé pour le moment dans le sens de parer à ces risques», explique un père de famille, inquiet, exhibant une liasse de courriers datés d'octobre 2008 et d'août 2009. «Nous avons cru entrevoir un début d'intérêt pour notre problème de la part des élus locaux, au vu de la note interne émanant du chef de cabinet de la wilaya datant du 17 février 2009. Mais, nous avons vite déchanté puisque cela n'a pas été suivi d'effet», font remarquer des habitants de la même cité dans une correspondance adressée à «leur» maire. En mars 2009, un procès-verbal de constatation de sortie élaboré par la direction de l'urbanisme et des études de la commune de Tizi Ouzou relevait : «le réseau d'assainissement est insuffisant vu le manque des avaloirs et le niveau bas des habitations. A cet effet, une étude doit être établie pour une meilleure prise en charge du réseau». Quatre années plus tard, rien n'a été mis en place pour enrayer la menace d'inondation dans ce quartier.