PHOTO : Riad De notre correspondant à Annaba M. Rahmani
A Annaba, c'est non sans appréhension que les pouvoirs publics à Annaba attendent l'hiver avec sa froidure, ses pluies diluviennes et ses inondations dont les conséquences sont souvent dramatiques pour les populations, surtout celles habitant les quartiers bas de la ville. Les dernières pluies du mois de septembre ont quelque peu secoué les autorités qui s'étaient trouvées encore une fois confrontées à ce problème et qui, outre les travaux en cours, ont pris des mesures pour éviter à l'avenir ce type de situation. Entre-temps, les choses se sont aggravées à cause des chantiers de construction situés sur le piémont de l'Edough et dont les gravats et les alluvions sont charriés par les eaux pluviales. Ceux-ci bouchent les conduites et les avaloirs et empêchent l'évacuation des eaux qui, ainsi, stagnent et montent, menaçant les habitations. La destruction par les incendies du couvert végétal de l'Edough a provoqué une déforestation qui a encore aggravé les choses, la protection naturelle n'étant plus aussi efficace qu'auparavant. L'urgence de la situation a amené les responsables locaux à mettre en action un plan réalisable en 3 étapes et qui en fin de parcours protégera définitivement Annaba de toute inondation à l'avenir. Dans un premier temps, l'opération curage de tous les avaloirs a été lancée et doit, selon les prévisions, être achevée avant la saison des pluies, le dragage du canal de ceinture par lequel sont évacuées les eaux est en cours, le bétonnage de l'oued Seybouse est inscrit au programme et sera lancé bientôt. La deuxième étape a donné lieu à un recensement ayant concerné les sites inondables et qui, par le passé, ont été à l'origine de sérieux problèmes. Ainsi, 26 «points noirs» ont été recensés au niveau de la ville de Annaba, 6 autres ont été localisés dans les communes d'El Bouni, d'El Hadjar et de Berrahal. Une étude prenant en compte toutes ces données a été confiée récemment à 2 bureaux étrangers, l'un suisse et l'autre allemand dans le but de maîtriser définitivement la situation et de procéder aux travaux nécessaires et ainsi mettre à l'abri le tout-Annaba des dangers d'une inondation qui prend souvent l'allure d'une catastrophe. Rappelons qu'au cours des 9 dernières années, cette wilaya de l'Est a bénéficié de 691 grandes opérations pour un montant global de 21, 62 milliards de dinars investis dans le secteur de l'hydraulique. La situation s'est nettement améliorée sur les plans domestique, agricole et industriel avec, respectivement, un apport annuel de 7, 15 et 70 hm3. Pour l'AEP, Annaba est aujourd'hui parmi les régions les plus alimentées avec 150 litres/jour par habitant et un raccordement au réseau qui a atteint les 96%. 3 barrages (1 est en cours de construction) 84 retenues collinaires irrigant 1 900 hectares de terres agricoles et 155 forages. Les ouvrages réalisés tels que les stations de relevage équipées de groupes électrogènes, le bassin de rétention de Zaafrania, la conduite de refoulement prolongée sur 1 200 mètres linéaires et le curage du collecteur principal d'assainissement du couloir Kherraza-Oued Ennil sur 3 000 mètres ont réduit ces dernières années l'impact des inondations. Cela reste insuffisant au vu des précipitations atmosphériques et surtout du fait que certains quartiers sont situés au-dessous du niveau de la mer, ce qui pose un sérieux problème.