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Karim Tabbou : Aït Ahmed a délégué ses prérogatives à ses conseillers
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Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2012

Ancien premier secrétaire du FFS, dont il a démissionné en compagnie de 60 cadres en juillet dernier, Karim Tabbou s'apprête à lancer, demain, son parti. Pourquoi en arriver à cette posture radicale envers le parti de Hocine Aït Ahmed ? Quels sont ses propres projets politiques ? Tabbou fait le point.
-Vous lancez, en ce 1er novembre, un parti politique. Certains observateurs le qualifient d'ores et déjà de clone du FFS...
La décision de fonder un cadre politique nouveau est le résultat d'une réflexion et d'une concertation sérieuses entre les cadres et les militants. Elle répond à une attente réelle des militants, lassés par les pratiques antidémocratiques et les retournements politiques ; elle est une espérance dans l'opinion qui recherche un cadre politique sérieux.
-Depuis la promulgation de la nouvelle loi sur les partis, on parle d'«inflation». Qu'en pensez-vous ?
La loi sur les partis politiques a été concoctée dans le seul but de transformer la scène politique en une arène de charlatans, d'opportunistes et de figurants. Cette loi, promulguée dans le sillage des «réformes politiques» promises par le chef de l'Etat, a resserré davantage l'étau autour de l'exercice de la politique. L'administration joue le rôle de surveillant général et les partis politiques sont réduits à fonctionner dans les seuls moments de recréation électorale. Evidemment, cette loi n'est pas faite pour libérer l'initiative et le débat dans le pays, elle régente l'activité politique et empêche l'émergence d'une représentation politique ancrée dans la société. La majorité des représentations politiques existantes tirent leurs racines de l'administration. C'est pire qu'une inflation, c'est un dérèglement structurel qui tire son origine du refus maladif et obsessionnel du pouvoir de laisser émerger naturellement, de la société, des opinions et des idées novatrices.
-Beaucoup de zones d'ombre entourent votre dissidence du FFS. Qu'en est-il réellement ?
Nous l'avons bien souligné dans notre déclaration du 17 juillet. Nous n'avons jamais souhaité nous trouver dans une telle radicalité envers le parti dont lequel nous avons milité pendant des années. Nous avons été des militants sincères, dans un parti nourri à la sève du 1er Novembre 1954 et des principes du Congrès de la Soummam, un parti qui a dit «non» à la gestion clanique, «non» à la politique des coups de force et «non» à la confiscation de la souveraineté populaire. Que reste-t-il aujourd'hui de tous ces principes et de tous ces engagements ? L'opinion publique a bien compris que les élections législatives, qualifiées de «décisives» par le chef de l'Etat, n'ont été qu'une opération de maquillage, une bouffée d'oxygène pour le système et particulièrement pour président de la République qui, à cette étape précise, s'affairait à trouver de nouveaux groupes politiques, de nouvelles figures pour valider ses réformes.
L'issue de l'élection est que les sièges n'ont pas été accordés par le vote des Algériens, ils ont été distribués par le Conseil constitutionnel. Ledit conseil est devenu une instance de régulation électorale. On voit bien aujourd'hui que ni les élections ni les promesses de réformes n'ont réussi à faire abandonner au pouvoir ses habitudes maffieuses et scabreuses, encore moins à rétablir la confiance du peuple vis-à-vis des institutions. C'est la raison qui a poussé un nombre important de cadres et de militants à porter devant l'opinion publique leur refus de devenir les otages des luttes d'appareils et de clans.
-Mais vous avez aussi clairement laissé supposer que la direction du FFS a signé un deal avec le pouvoir en échange de la participation aux législatives…
Dans le contexte des révolutions et des révoltes qui se sont produites dans certains pays, notamment chez nos voisins du Maghreb et devant la montée en puissance de l'exigence d'ouverture et de démocratisation des pays du Sud, le régime algérien use de tous les déguisements pour contourner cette nécessité historique. De la politique d'exclusion, de violence et d'arrogance envers la société, le pouvoir change tactiquement de cap et se donne l'apparence d'un système ouvert, tolérant, qui accepte la critique. Souvenons-nous des déclarations surprenantes du chef de l'Etat qui proclamait que la corruption était au cœur du système, que le gouvernement avait échoué, que les ministres sont des fainéants, etc.
Toute cette stratégie savamment menée par les officines du pouvoir avait pour finalité l'accréditation de la thèse que le pouvoir a décidé de se réformer et de laisser le jeu ouvert. La réalité est que l'objectif visé était la pérennisation et le maintien du système, avec comme nouveauté le remplacement de l'Alliance présidentielle devenue stérile et improductive par des alliés féconds et de «marque». Le pouvoir a donc engagé une offensive politique et diplomatique importante, notamment auprès des chancelleries occidentales, pour promouvoir ses réformes et plaider sa volonté de changement et, par là même, contraindre certaines forces politiques à la cohabitation. Quelques-uns de ces éléments expliquent le revirement et les changements qui se sont produits chez certaines formations politiques. Dans certains cas et devant les difficultés liées à l'enracinement profond des idées d'opposition et de radicalité envers le système à l'intérieur du parti, le procédé a été le coup de force et le renversement politique des structures.
-Hocine Aït Ahmed a-t-il réellement rencontré des hauts responsables de l'Etat, ici en Algérie, pour négocier la participation du FFS aux dernières législatives ? D'ailleurs, on dit que votre ancienne direction vous accuse justement de délation et d'être derrière ces révélations, ce qui vous a causé tant de problèmes avec votre désormais ex-parti...
A ma connaissance, le dernier séjour de Hocine Aït Ahmed (que Dieu lui prête longue vie) en Algérie remonte à septembre 2007, lors de la tenue du quatrième congrès du FFS. Je ne suis pas le type à jeter l'injure et l'accusation gratuite sur un homme d'honneur et à principes, qui n'a jamais abdiqué depuis 1949 face à l'arbitraire et l'injustice ; il a lutté sans relâche, de manière stoïque, pour promouvoir la démocratie, la paix et les droits de l'homme. Par contre, l'accusation de délation portée contre moi par certains hauts responsables du parti constitue, à elle seule, une raison suffisante pour soulever des interrogations et des questionnements sur cet épisode. Ceux qui connaissent le parti saisissent mieux le système de répartition des pouvoirs à l'intérieur de l'appareil.
D'un côté, il y a les instances officielles du parti qui s'occupent de la fonction organique de structuration et de restructuration du parti ; de l'autre - et nul ne peut me contredire sur la question - le président et ses conseillers ont le pouvoir absolu sur les décisions politiques. Pour des raisons objectives, je n'entre pas dans les détails ; le président du parti a pratiquement délégué, et ce, depuis quelques années, la totalité de ses prérogatives à ses conseillers, qui sont les seuls habilités à entreprendre des initiatives d'envergure politique. Dans ce contexte, il arrive parfois que les positions politiques du premier secrétaire se retrouvent aux antipodes des initiatives des conseillers, ce qui provoque des blocages et des impasses de fonctionnement. Je vous cite un exemple précis : lors d'un meeting populaire que j'ai animé à El Harrach en mai 2011, j'avais formulé des critiques sévères contre la commission présidée par M. Bensalah, mise en place dans le cadre des «réformes» de Bouteflika. Cette prise de position franche m'a valu une sèche remise à l'ordre de quelques conseillers qui m'ont fait savoir que ma position avait gêné des démarches en cours.
-Quelle serait la doctrine de votre nouvelle formation et les principaux axes autour desquels s'articule votre programme ?
C'est une formation politique fortement ancrée dans la philosophie de gauche. Elle militera aux côtés des forces sociales autonomes contre les inégalités et les injustices. Elle se réclame de la mouvance démocratique et militera pour l'avènement de la démocratie et pour le respect de l'intégralité des droits humains. Notre formation agira pour le respect du pluralisme, ciment de l'unité et de la cohésion nationales.
-Vous n'avez pas peur qu'on étiquette votre formation de parti régionaliste ou plutôt «kabyle» ?
Notre formation politique est porteuse d'un projet national et s'inscrit dans la perspective démocratique. Nous sommes opposés à toutes les démarches sectaires aux relents tribalistes, régionalistes et claniques. Notre mouvement compte des représentants dans une trentaine de wilayas, nous espérons qu'il arrivera à se structurer à l'échelle nationale. Il compte également des représentations provisoires à l'étranger, à Londres, à Bruxelles, à Paris et Montréal.
-Allez-vous vous impliquez dans le débat autour de la nouvelle Constitution ?
Si le débat sur la nouvelle Constitution est restitué à son milieu naturel, la sphère publique, nous nous impliquerons avec des propositions sérieuses et concrètes, mais si le fonctionnement du pays reste le même et la Constitution, comme les précédentes, est élaborée en dehors du constituant lui-même, le peuple algérien, nous dénoncerons et nous agirons en conséquence.
-La présidentielle de 2014 figure-t-elle dans les priorités de votre parti ?
Personnellement, j'espère qu'il y aura un déclenchement d'une vraie dynamique de renouveau dans le pays avant la présidentielle de 2014. Condamner le pays à un interminable feuilleton d'alternance clanique, maintenir cette situation de confiscation de la souveraineté populaire, c'est se condamner au sous-développement et aux impasses.
-Karim Tabbou candidat en 2014 ?
«Laissez-moi me faire un point d'appui, je vous soulèverai le monde», dit-on.


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