Pour la compétition des courts métrages, le jeune Algérien, Amin Sidi Boumediène, s'est distingué avec son film, Al Djazira» (L'île). Il a réussi à décrocher la Perle noire, Prix du meilleur court métrage arabe de fiction. «Nous avons aimé l'expression cinématographique de ce film», confie le président du jury, l'Algérien Karim Bachir Traïdia. De même, ont été consacrés meilleurs producteurs arabes de courts métrages, les Algériens Fayçal Hammoum et Yacine Bouaziz pour Al Djazira. Une dotation de 35 000 dollars accompagne les deux prix revenus au film algérien.La récompense du meilleur documentaire est revenue à l'Espagnol Ventura Durall pour The hidden smile (Le Sourire caché), qui relate le vécu douloureux des enfants de rue à Addis-Abeba. Le Brésilien Amir Admoni et le Sud-coréen Park-Lee Youn se sont partagé le prix du meilleur film d'animation. Le cinéma sud-coréen a, par ailleurs, été mis à l'honneur à Abu Dhabi avec une section spéciale. Teresa Cavina, directrice artistique du Festival, souligne la résurgence du septième art sud-coréen depuis la fin des années 1990 avec la sélection du film de Im Kwon Taek, Chunhyang au Festival de Cannes. «Depuis, les réalisateurs coréens n'ont jamais cessé de récolter des prix prestigieux, le plus récent est celui de Kim Ki-Duk au Festival de Venise, le Lion d'Or», souligne-t-elle. Le long métrage Spring, summer, fall, winter… and spring (Printemps, été, automne, hiver… et printemps) de Kim Ki-Duk a été projeté avec d'autres films coréens comme le célèbre Joint security area (JSA) de Park Chan Wook. Sujet délicat, puisque le JSA est la zone-tampon située entre les frontières de deux Corées. Kim Ki-Duk, 53 ans, figure parmi les meilleurs représentants du septième art sud-coréen actuels. Ses fictions, Address unknown (Adresse inconnue), Bad guy (Mauvais garçon) et Piéta l'ont révélé comme un cinéaste de grande valeur, véritable témoin de son époque.Teresa Cavina relève également que même les séries télévisées coréennes doublées en arabe commencent à avoir de l'audience dans le monde arabe, surtout aux Emirats. Les Coréens comme les Turcs ont compris que pour s'installer dans l'univers culturel arabe, il fallait passer par le doublage et le sous-titrage des feuilletons et des séries de télévision. L'époque de la domination des séries américaines paraît bien révolue ! Sur les tables du Press Lounge, le salon des journalistes de l'Emirates Palace, entre tasses de café et de thé, chacun fait de la promotion à sa manière. On peut y trouver les affiches d'autres manifestations, comme le Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan au Maroc, une société de production tunisienne, la première revue du septième art aux Emirats et CinéVision (dirigée par le réalisateur Saeed Salmeen Al Murry). Dans cette revue, on évoque le projet «Imagination», qui fera d'Abu Dhabi, «un centre de rayonnement cinématographique» dans la région du Moyen-Orient, voire au-delà, en donnant la parole au jeune Mohamed Al Oteïba, ex-représentant des Emirats à l'ONU, devenu producteur de cinéma. Sur les tables du salon de la presse, il y aussi les journaux locaux, Al Khaleej, Al Itihad et The Nation, mais aussi le numéro d'octobre de The Hollywood Reporter, un magazine spécialisé en cinéma. En Une, le portrait de Ben Affleck sous le titre de «Rebirth of Ben» (la renaissance de Ben). Stephen Galloway rapporte que Ben Affleck a célébré ses quarante ans entouré de son épouse Jennifer Garner et son ami d'enfance, Matt Damon. C'est le moment pour l'acteur de Un vent de folie, et qui vient de tourner dans le film Argo, de se poser des questions. The Hollywood Reporter réserve trois pages à la nouvelle production. Argo est en fait le nom de code attribué à une opération clandestine de la CIA en Iran. Le but de la manœuvre était de libérer des otages américains en 1979 suite à «la révolution islamique» à Téhéran. Il se trouve qu'Argo était aussi le titre du film que les agents secrets, déguisés en équipe canadienne de tournage, devaient réaliser en terre perse ! Un film dans le film, en quelque sorte. Le scénariste Chris Terrio s'est basé sur un reportage écrit par Joshuah Bearman pour élaborer ce film bien accueilli aux Etats-Unis puisqu'il est en tête du box-office. Argo sortira sur les écrans européens durant ce mois de novembre. Certains l'oublient, mais Ben Affleck est aussi scénariste. Il a notamment coécrit (avec Matt Damon) Will hunting de Gus Van Sant et The Town qu'il a lui-même réalisé.