Une grande exposition, un salon saisonnier mais pas grand-chose ensuite. Si l'été est propice aux concerts, l'automne, avec l'hiver, est bien la saison des manifestations couvertes. Aujourd'hui, aura lieu le vernissage de l'exposition de Lazhar Hakkar au Musée national des arts modernes et contemporains d'Alger. Dès demain, cette manifestation (jusqu'au 10 février 2013) permettra à un large public de découvrir cet artiste, et aux amateurs d'art de voir comment il a pu évoluer ces dernières années. Né en 1945 à Khenchela, ce peintre a fait partie, à l'indépendance, de la première promotion de l'Ecole nationale des Beaux-arts d'Alger, d'où il en est sorti en 1968. Sa première exposition personnelle, à la Galerie de l'UNAP (ancienne Union nationale des arts plastiques, avenue Pasteur), remonte à l'année 1972. Sa programmation actuelle au Mama intervient donc quarante ans après et signale un long parcours artistique sur lequel nous reviendrons. A la Galerie Baya du Palais de la Culture Moufdi Zakaria, se poursuit la 5e édition du Salon d'Automne, manifestation éclectique par les disciplines (peinture, sculpture, photographie), les styles (du figuratif à l'art contemporain) et le statut des artistes (de débutant à confirmé). Cette diversité fait parfois place à de véritables découvertes. C'est d'ailleurs l'objectif que s'est fixé ce Salon qui souhaite avant tout offrir de la visibilité aux jeunes artistes. L'édition, entamée le 31 octobre, durera jusqu'à la fin janvier 2013. Elle réunit une soixantaine d'artistes, issus de plusieurs régions du pays, alors que la première édition, en 2008, avait regroupé 300 participants, ce qui correspondrait à une volonté des organisateurs de sélectionner davantage. Dans le site web, Founoune, un billet d'humeur de Tarek Ouamer Ali signale : «Ce que vous ne verrez pas au salon d'automne du palais de la culture d'Alger 2012 et même ailleurs probablement, ce seront ''les seins nus'' d'Aggad Kader, une sculpture en marbre d'Estremoz. La haute commission technique de réflexion sur le bien-être visuel des visiteurs du salon a certainement jugé ''inélégante'' l'œuvre de l'artiste»… Ce grand salon fait suite, traditionnellement maintenant, à celui de la galerie El Kenz de Chéraga qui, depuis six ans maintenant, organise le Salon d'automne du petit format qui s'est achevé le 26 octobre dernier avec 24 artistes connus. Un seul mot d'ordre, small is beautiful, puisque, comme au Palais de la Culture, la diversité de styles y préside. Plus loin, au Centre culturel algérien de Paris, Mustapha Sedjal achève, le 24 novembre, son exposition intitulée «Un seul Héros, le peuple… mon père» (installation, vidéo et dessins) conçue, affirme-t-il, comme «une quête à travers l'Histoire, la Mémoire et mon Imaginaire entre fiction et réel». On nous signale enfin, à la nouvelle galerie Couleurs et Patrimoine, jusqu'au 25 novembre, l'exposition «Allégories» d'Abderrahmane Chaouane (4, rue Yahia Mazouini, ex-Poirson, El Biar). Dans ce survol de l'activité des arts plastiques, on ne peut que relever combien l'agenda de la capitale demeure limité. Que dire alors du reste du pays ?