Les chants patriotiques qui ont émané des permanences de certains partis durant la campagne (qui s'achève aujourd'hui dimanche 25 novembre à minuit), les discours des partis politiques sur la chaîne de la télévision nationale ou les ondes de la radio nationale…se sont adressés à un citoyen pas particulièrement «séduit» et (ou) même pas «tenté» par le vote. Nous avons essayé de dresser le profil du potentiel électeur que les partis n'ont pas cessé de «supplier» d'aller voter en masse. Ce dimanche 25 novembre, la ville d'Alger est plongée d'ores et déjà dans une ambiance post campagne électorale. Des morceaux des affiches collées sur les panneaux, les murs, piliers … souvent « arrachées », « abîmées »... par des citoyens en proie à la « désillusion », couvrent les trottoirs. En ce dernier jour de campagne, les partis politiques intensifient leurs activités électorales en placardant des posters envahissants sur les principales artères d'Alger. Des voitures de campagne défilent en klaxonnant tentant ainsi d'intéresser un citoyen qui «n'est pas intéressé et qui ne veut pas s'intéresser». La veille encore les allocutions des partis politiques sur les ondes de la radio nationale ont usé d'un langage électoraliste marqué d'un rythme monotone : «la nation, la dignité, la fidélité, la démocratie, la continuité… ». Les qualificatifs dont a usé la presse pour qualifier la position du citoyen algérien vis-à-vis des élections municipales se sont avérés innombrables. Ils décrivent un citoyen : déçu, désabusé, boudeur, qui regarde ailleurs, indifférent, désintéressé, désengagé…pas seulement des élections municipales mais pire, de la chose politique, en général. Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales Daho Ould Kablia lui, a prédit un taux de participation de 40 à 45 %. Pour le ministre de l'intérieur, « les élections municipales intéressent le citoyen plus que les autres rendez-vous électoraux ». A travers le pays, les correspondants de la presse racontent un électeur «absent», «non impliqué», «blasé» ,«démotivé» , «exacerbé» , «dépassionné»… Pire «des élections qui n'intéressent que les candidats, leurs proches et militants et qui ont du mal à accrocher les citoyens ». Décidément le divorce entre le citoyen algérien et la politique et tout ce qui s'y rapporte est consommé depuis bien longtemps. Le citoyen algérien "apolitique" s'obstine à "regarder ailleurs", à rêver d'un lendemain meilleur..., en faisant face à un quotidien contraignant où la réalité veut que les moindres droits restent très difficilement accessibles : travail, logement...et le partage des richesses fortement inégalitaire faute d'un "soubassement " politique et économique solide.