Les chefs d'entreprises disent que ce site s'est transformé en vaste dépotoir. La zone économique d'activité où sont implantées de nombreuses unités de production du secteur se trouve dans un état lamentable. Les chemins, faisant office de réseau routier, occasionnent d'innombrables désagréments à leurs usagers et visiteurs que la question : «A qui appartient la ZEA?» leur taraude l' esprit. «Cette zone, ne bénéficiant en matière d'aménagement et d'entretien, d'aucune attention, est en principe gérée par l'entreprise de gestion de la zone industrielle (EGZI), ne faisant acte de présence que lors de la perception de son dû», diront, non sans colère, de nombreux chefs d'entreprises que nous avons contactés. «Avant de lancer de nouvelles zones d'activité, le wali, qui n'est bien informé, est invité à visiter ces lieux n'ayant rien de zone d'activité. La dégradation du cadre de travail, complètement abandonné, nous oblige à ne plus verser notre quote-part», soulignent nos interlocuteurs, qui s'expliquent mal la manière de faire des gestionnaires de l'EGZI, ne faisant rien pour redorer le blason d'un espace où l'on crée la richesse et l'emploi. «La déchéance de la zone, qui se transforme petit en petit en un vaste dépotoir, nous indispose davantage à chaque visite d'un partenaire étranger, accueilli par un environnement agressif, caractérisé par l'insalubrité et des chemins abîmés», fulminent des opérateurs adressant des flèches aux autorités ne manquant pourtant pas de moyens pour balayer ce misérabilisme. «Cet affligeant décor porte préjudice à l'image de marque de la wilaya, car on oublie qu'un espace économique, qu'il soit privé ou public, est une vitrine ou devanture», martèlent les industriels qui ne veulent pas payer à la place des autres. Pour avoir un autre son de cloche, nous avons pris attache avec la direction de l'EGZI, montrée du doigt. «Ce n'est pas du tout évident de gérer une telle zone où 80% des opérateurs ne s'acquittent pas de leur quote-part, qui est pourtant dérisoire. Pour l'illustration, elle ne dépasse pas dans certains cas, 3 000DA/an. Le peu de moyens dont nous disposons ne peut entretenir un grand espace transformé par certains, en beuverie. Vous ne pouvez pas imaginer les quantités de bouteilles d'alcool ramassées quotidiennement par nos agents», dira, non sans gêne, Mme Radi, la directrice de l'EGZI. «Pour réhabiliter le site, qui n'est pas effectivement beau à voir, nous avons entrepris moult démarches qui n'ont pas été vaines. Sachant qu'une opération d'aménagement de la ZEA est désormais inscrite. Une enveloppe de 570 millions de dinars a été ainsi allouée», précise notre interlocutrice qui a omis de dire qu'une telle cagnotte sommeille, nous dit-on, dans les «tiroirs» depuis juin 2011. La non chalance des chargés du dossier en est la cause. Les responsables de la commune ou de la wilaya qui ont certainement visité des sites de même nature à Rennes ou à Lyon, liés par un jumelage et un partenariat avec Sétif ne faisant pas uniquement du surplace, mais avance en reculant. Vont-ils se mettre à la besogne ?