En dépit de son importance et des activités axées dans un passé récent essentiellement sur le plastique, la zone industrielle de Sétif s'étendant sur 282 ha souffre de moult problèmes. L'endroit scindé en 115 lots dont 7 ne sont toujours pas occupés s'essouffle. Sur 97 unités, 17 ont pour une raison ou une autre cessé l'activité. L'espace qui était, jadis, la destination matinale de la main-d'œuvre active des Hauts-Plateaux estimée à plus de 15.000 personnes n'emploie actuellement que 8960 agents. Cette zone, qui était la chasse gardée du secteur public, s'est ouverte au secteur privé qui a transformé la spécificité des lieux. L'agroalimentaire, les matériaux de construction (brique, faïence...) et l'électronique ornent désormais le paysage d'un endroit saturé. Officiellement, la zone de Sétif dispose de l'ensemble des commodités (voie primaire et secondaire, desserte ferroviaire, alimentation en eaux, assainissement des eaux usées, drainage des eaux pluviales, éclairage public, électricité et gaz). Cependant, la réalité est tout autre. Les chemins faisant fonction de routes d'un espace brassant des milliards sont éventrés en de nombreux endroits. Les « espaces verts » attendent un utopique désherbage. L'éclairage public est, selon de nombreux opérateurs, défaillant. L'eau, cet autre outil de travail, se fait le plus souvent désirer. Le recours aux citernes met, nous dit-on, les équilibres financiers de certains opérateurs en péril. La sécurité a besoin d'efforts supplémentaires : « L'opération de réhabilitation de la zone et pour laquelle une grande enveloppe a été allouée relookera à court terme le champ d'action des opérateurs », souligne M. Chérif, le nouveau directeur de l'SGI. Ce dernier n'a voulu ni confirmer ni démentir le déficit de son entreprise, n'ayant nous dit-on, pas tenu ses engagements vis-à-vis du fisc et de la CNAS. Il est dû à l'administration fiscale 32 millions de dinars ; les créances de la CNAS auprès de l'SGI, sont nous dit-on évaluées à plus de 20 millions de dinars. Afin d'améliorer les conditions de travail, certains opérateurs souhaiteraient voir l'entretien et le gardiennage confiés à des sous-traitants. Pour eux, cette démarche permettra à la zone de connaître un bien meilleur essor. " En confiant la sécurité et l'entretien de lieux à des sociétés distinctes, les prérogatives des uns et des autres seront bien délimitées. " dira un industriel qui n'est pas fier du spectacle qu'offre l'une des plus importantes zones du pays. 2006, année de l'investissement Eu égard au degré de saturation et le nombre de demandes d'investissement, une superficie de 110 ha a été rajoutée à la zone qui vient par là-même de bénéficier de 81 nouveaux lots, attribués dernièrement par la wilaya, faisant de l'année 2006, celle de l'investissement. L'on apprend que cette nouvelle annexe aura, à court terme, des incidences positives sur le marché de l'emploi. Plus de 3500 postes seront ainsi créés. En parcourant le premier site, on a constaté que de nombreux espaces se trouvent, depuis des années, à l'état brut.Pour pouvoir récupérer l'actif dormant estimé à 20 ha, l'on apprend que les pouvoirs publics vont s'appuyer sur l'article 85 de la loi de finances 2005.Pour réussir une telle opération, qui va sans nul doute,faire grincer des dents,tout un arsenal juridique a été mis en place. La zone économique d'activité (ZEA) réservée au secteur privé n'est pas mieux lotie.Cette zone se transforme ,la nuit,en un bar à ciel ouvert.De nombreuses parcelles demeurent inexploitées.L'autorité en charge de la gestion de l'endroit est interpellée par les véritables opérateurs économiques ,qui sont à l'étroit.L'exemple du Groupe MAMI ,étant à la recherche d'une autre parcelle pour augmenter sa production,en est la parfaite illustration.Cette zone qui engrange une forte pré value pour la collectivité mérite l'attention et une bien meilleure prise en charge. L'installation d'un poste de sécurité, l'assainissement de l'assiette demeurant encore improductive et la mise en place d'un système d'entretien ne feraient que du bien à la ZEA, malade d'une inavouée mise en quarantaine. Et sur un autre registre,la wilaya vient,nous dit-on de boucler l'étude sur la nouvelle zone industrielle de 300 ha à répartir en 400 lots.Une fois mis en exploitation,le nouveau pôle industriel à implanter entre Sétif et El Eulma, créera, nous dit-on, 48540 emplois. Pour la concrétisation d'une opération d'une telle envergure n'attendant que l'aval des hautes sphères de l'Etat, 7.215.270.000,00 DA sont nécessaires. En attendant la venue du nouveau-né, l'ancien site continue avec ses dysfonctionnements de broyer son pain noir.