Le mouvement des chômeurs espère qu'un changement radical et pacifique peut mettre fin à tous les maux sociaux actuels du pays. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le mouvement des chômeurs a saisi l'occasion pour répondre à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). «Les postes d'emploi créés par la police et octroyés récemment dans le sud du pays n'apportent aucune solution concrète au problème du chômage dans la région. L'administration veut tromper l'opinion nationale et internationale. Elle ne fait que cacher la misère par ces postes d'emploi qui ne sont pas créateurs de richesses. Bien au contraire, cela engendre de lourdes charges pour l'Etat. Il aurait été souhaitable que l'administration inaugure des usines ou lance des projets agricoles pour garantir des postes pérennes et décents», estime le coordonnateur national de la CNDDC, Tahar Belabès. «Ce que vient de faire la DGSN démontre clairement qu'une fois de plus, le régime ne s'appuie que sur la rente pour acheter la paix sociale», observe-t-il. Par ailleurs, la CNDDC veut l'instauration d'un véritable débat national pour la mise en place d'une stratégie de l'emploi. «Les experts et les spécialistes sont appelés à mettre en place des mécanismes pouvant créer des emplois décents et dignes, créateurs de richesses et qui ne seraient pas un fardeau pour l'économie nationale», propose le mouvement. Dans le même sillage, Tahar Belabès indique que «l'administration refuse de dialoguer avec les représentants des chômeurs». «Les pouvoirs publics savent très bien que nous pouvons démasquer toutes les magouilles des dirigeants qui ont d'étroites relations avec les entreprises de sous-traitance et les multinationales qui activent dans le Sud. Nous avons tous les noms. Refuser de nous rencontrer permet au système de protéger ses pions», explique-t-il. Selon lui, «avant de recruter dans la police anarchiquement, il fallait d'abord s'attaquer aux entreprises étrangères esclavagistes». Belabès accuse : «Les multinationales ne respectent pas les lois de la République. Elles sont en partie responsables des crises sociales au Sud.» Par ailleurs, la CNDDC prépare un grand rassemblement dans une ville de l'est du pays. Les animateurs du mouvement n'ont pas avancé le nom de la ville, ni la date.