Une foule nombreuse a accompagné à sa dernière demeure, hier, Ali Laceuk, disparu depuis le 23 février dernier puis retrouvé mort au fond d'un puits, au village Taâzibt, non loin de Naciria, wilaya de Boumerdès. Les funérailles du jeune de 24 ans se sont déroulées dans une atmosphère très lourde à Tala Khelil, bourgade de la commune de Beni Douala (Tizi Ouzou) qui s'est avérée trop petite pour contenir une marée humaine venue rendre un ultime hommage au défunt. On a assisté à des moments pleins d'émotion surtout lorsqu'on a sorti le cercueil d'Alilou, comme le surnomment les jeunes de son village, et quitté le domicile mortuaire. Le cortège funèbre était composé de dizaines de véhicules, des membres de la famille du défunt, de ses amis et plusieurs autres personnes présentes qui n'arrivaient pas à retenir leurs larmes. A l'arrivée de la dépouille mortelle au cimetière, il était vraiment très difficile de se frayer un chemin au milieu de cette foule qui a déferlé sur la région. Très ému par la mort d'Ali Laceuk, Khaled, frère du défunt, raconte : «Le corps de mon frère a été découvert par un agriculteur qui est allé s'approvisionner en eau pour arroser son champ. Celui-ci a alerté les autorités et les éléments de la Protection civile qui se sont déplacés sur les lieux pour récupérer la dépouille et la transporter à l'hôpital pour les besoins de l'enquête», nous confie-t-il, tout en ajoutant que le corps du regretté était attaché à un poids pour l'empêcher de remonter. Selon lui, le cadavre d'Ali a été découvert non loin du domicile du suspect principal dans l'affaire. «Le corps a été retrouvé dans un puits à côté de la maison du suspect que nous avions remis aux services de sécurité, avant d'être libéré par le procureur. S'il n'avait pas été libéré, il aurait pu avouer avant qu'il ne soit trop tard», clame-t-il. Très affligé par la perte de son frère, Khaled précise qu'il a connu le principal suspect en France où il était en situation irrégulière (un sans-papiers). «Il s'appelle Moh, nous l'avons, mon frère et moi, beaucoup aidé en France. Nous lui avons même donné de l'argent quand il a décidé de rentrer au bled. Il a, certes, l'habitude de venir à Beni Douala où il a des parents, mais il ne connaissait pas Ali. Il l'a appelé pour se rencontrer, mais depuis mon frère n'est pas revenu. Après la disparition d'Ali, on savait qu'il a été pour voir Moh, le principal suspect. Les auteurs de ce crime m'ont appelé, mais ils ne m'ont pas demandé de l'argent», raconte-t-il, les larmes aux yeux. «Les autorités n'ont rien fait pour retrouver mon frère sain et sauf», martèle-t-il. Une atmosphère lugubre régnait dans le village. Une vive émotion se lisait sur le visage des présents. Plusieurs élus étaient aussi présents. «Cette épreuve est très difficile pour nous tous», s'est contenté de nous dire un citoyen du village qui rappelle que le défunt a été retrouvé mort assassiné, le 1er mai, le jour où il devait fêter son 25e anniversaire. «C'est vraiment choquant d'apprendre la nouvelle de ce drame», poursuit-il. Ali a été enterré, vers 15h, dans la consternation et l'émoi, aux côtés de ses trois amis décédés, l'année dernière, dans un accident de la circulation. «Il est parti pour ne plus revenir. Il était rescapé d'un accident de la circulation où trois de ses amis avaient péri sur la route d'Oran. Il avait passé près d'un mois dans le coma», lance un autre parent de la victime. Par ailleurs, il est utile de rappeler que quelques jours après la nouvelle de la disparition de la victime, la population de la commune de Beni Douala a manifesté sa solidarité avec la famille Laceuk comme elle a entrepris des actions pour dénoncer les rapts et exiger la libération du jeune Ali, selon elle, enlevé par un groupe d'individus, dont le principal suspect avait été remis à la police. Avant-hier, quelques jours après la découverte du corps du défunt, les services de sécurité ont interpellé quatre présumés auteurs de ce crime.