La commission de discipline (CD) de la Ligue de football professionnel (LFP) a clôturé le traitement de «l'affaire MCA» dans la matinée d'hier, après l'audition de Kamel Amrouche, président du conseil d'administration de la SSPA/MC Alger qui ne s'était pas présenté mardi à la LFP en raison d'un empêchement. Avec son audition, la commission de discipline a disposé de tous les éléments du dossier pour se prononcer. «Les sanctions prononcées à l'encontre des personnes signalées par les officiels de match convoqués par la Ligue ont été prises en conformité avec les textes et règlements du football», a indiqué un membre de la commission. Selon ce dernier, «la commission de discipline a pris soin de prononcer des sanctions uniquement contre les individus signalés et qui ont comparu devant la commission, à savoir le responsable de la section (le coordinateur), les deux joueurs et l'entraîneur cités dans les rapports des officiels». La commission juridictionnelle a pris soin, bien sûr, de fonder ses décisions sur un socle réglementaire afin de ne pas outrepasser ses prérogatives et avec le souci évident de faire face à tout éventuel recours qui sera vraisemblablement introduit par les personnes sanctionnées. L'habillage réglementaire des sanctions a guidé la démarche des membres de la commission. Présenté comme «un cas non prévu par la règlementation», la commission juridictionnelle de la Ligue a élargi son champ d'investigation pour «trouver» la parade. D'après un autre membre de la Ligue, «ce cas n'est pas exceptionnel, comme beaucoup l'ont présenté. Son traitement ou règlement est prévu dans notre code disciplinaire et plus précisément à l'article 79 ‘‘outrage à la fédération, aux ligues ou à l'une de leurs structures et/ou de leurs membres et/ou atteinte à la dignité et à l'honneur de leur membre''». C'est sur la base de cet article et bien sûr des rapports des officiels (arbitres, commissaire au match) que la commission de discipline a établi les attendus et les sanctions y afférentes. Ainsi, le plus lourdement sanctionné est le coordinateur du MC Alger, Omar Ghrib, à qui elle a infligé «une interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le responsable concerné du club», conformément à l'article 79, titre ‘‘en cas de récidive''. L'intéressé, qui a déjà écopé d'une suspension de 6 mois ferme au titre de la saison en cours qu'il a purgée en avril dernier, est de facto écarté définitivement du football. En vertu de l'article 79, la FAF et la LFP n'ont nul besoin de proposer sa radiation à vie au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui est appelé habituellement à rendre ce lourd verdict après consultation du Comité olympique algérien (COA) et de l'Observatoire national des sports (ONS). Omar Ghrib aura toute latitude d'introduire un recours auprès des juridictions compétentes, plus particulièrement le Tribunal arbitral du sport (TAS), il n'obtiendra pas gain de cause dans la mesure où sa sanction est prévue dans les règlements de la Fédération. L'entraîneur et les deux joueurs, eux aussi, ont été sanctionnés sur la base du même article. Chaouchi devrait écoper d'une suspension d'une année pour récidive (alinéa 44) et 6 matchs pour Babouche (alinéa 40). Djamel Menad, pour sa part écopera de deux matchs ferme (alinéa 50). Se prononçant sur le verdict, préparé dans la journée et dont la publication sur le site a été retardée de quelques heures «afin de permettre au MCA de préparer et de jouer son match face à l'ESS dans les meilleures conditions psychologiques possibles», a indiqué une source proche du dossier, ajoutant dans la foulée : «La commission a pris soin de se focaliser uniquement sur les personnes signalées par les officiels de match en veillant scrupuleusement au respect et à l'application du règlement.» Le MCA, en tant que personne morale, a été épargné par la commission de discipline qui a jugé que «le Doyen est la principale victime de ce qui est arrivé. On ne pouvait le mettre sur le même panier que les auteurs identifiés du comportement scandaleux de ceux qui ont poussé vers le malheureux épisode vécu le 1er mai dernier au stade du 5 Juillet», confie notre interlocuteur. La conduite et le comportement exemplaires (avant, pendant et après la finale) des supporters du Mouloudia ont été salués par la commission, qui a pris en considération ce fait pour ne pas sanctionner le club en lui défalquant des points ou en lui interdisant de prendre part à la prochaine édition de la Coupe d'Algérie. Toutefois, le MCA sera privé des indemnités liées à sa participation à l'épreuve populaire, et ce, en considération du préjudice causé au sponsor de la compétition, c'est-à-dire Nedjma, qui porte à bout de bras l'épreuve populaire. A noter que pour se prémunir contre d'éventuelles réserves que l'ESS formulerait contre la participation de Chaouchi et l'inscription sur la feuille de match de l'entraîneur Djamel Menad, la commission de discipline a pris soin de mentionner que les sanctions infligées aux membres du MCA entreront en vigueur après le match MCA-ESS.