Fondateur de la Croix-Rouge, Henri Dunant entreprit plusieurs séjours à Sétif et sa région au service de la Compagnie Genevoise. Son premier voyage en 1853 consistait à suivre les progrès de la jeune colonie. En 1854, le second séjour d'Henri Dunant fut entravé par l'épidémie de choléra. A partir de 1855, un recrutement de Savoisiens et de Bourguignons peupla le village de Mahouan. Cinq nouveaux villages furent entamés à Somerah, Aïn Trick, Aïn Malha, El Hassi et Aïn Mouss, et furent essentiellement peuplés d'Algériens. Dès 1854, il avait recherché un terrain, pour y investir personnellement. Il obtint ainsi une concession sur l'oued Deheb en 1856, pour y construire un premier moulin. Très ambitieux, il proposa aussi à la Compagnie Genevoise de lui acheter le domaine d'El Bez, où se trouvait une chute d'eau de l'oued Bou Sellam, afin d'y construire un moulin à blé. Une autre chute d'eau avait intéressé Henri Dunant, toujours sur Bou Sellam, à Aïn Roua, mais sa demande auprès du Gouvernement français n'aboutissant pas, il allait concentrer ces efforts sur l'oued Deheb. En 1858, M. Nick et Henri Dunant créèrent la Société anonyme des moulins du Mons-Djemila. Le travail de leurs moulins installés le long de l'oued Deheb, et à proximité du site romain du Mons alimentait alors la région de Sétif et notamment la garnison de la ville. Cependant, la concession obtenue sur la rive gauche de l'oued Deheb coûtait cher. S'agissant de terres «azel», des indemnités devaient être versées aux Algériens musulmans installés sur place. Les 3000 francs remboursaient le déplacement de trois petits moulins très anciens au bord de l'oued Saf Saf. Henri Dunant réclamait à Paris en vain plusieurs centaines d'hectares supplémentaires. Ces terres étaient difficiles à partager, car elles menaçaient la quiétude des tribus locales. Dunant et Nick finirent par bénéficier de 200 hectares supplémentaires (azel) et d'une seconde chute d'eau. Mais ses ambitions algériennes, qui l'avaient poussé à investir aussi bien dans les forêts de l'Akfadou que dans les carrières de marbre de Filfila avaient précipité la ruine de la Société des moulins de Mons-Djemila en 1868.