Début août 2013, une Somalienne, dont l'âge n'a pas encore été révélé, aurait été enlevée, droguée et violée à plusieurs reprises dans le nord de Mogadiscio. Le crime aurait été perpétré par des soldats de l'Armée nationale somalienne et de l'Amisom (Mission de l'Union africaine en Somalie). Cette armée régionale du maintien de la paix en Somalie a été créée au lendemain de la guerre civile de janvier 1991 après la chute du président Siad Barre, laissant le pays sans une autorité suprême compétente, à la merci de milices de chefs de guerre, de gangs criminels et de groupes islamistes. Le viol a eu lieu dans le faubourg de Maslah, ancien bastion du groupe islamiste shebab, repris en mars par le contingent ougandais de l'Amisom déployé depuis 2007 pour lutter contre l'arrivée des rebelles islamistes. Les médias à Mogadiscio se sont déjà emparés de l'affaire qui a suscité un émoi national et qui d'emblée ternirait l'image de l'Amisom si les accusations venaient à être confirmées. Les shebab pourraient de leur côté utiliser en leur faveur cette affaire de viol dans un contexte difficile pour le groupe, qui a perdu la quasi-totalité de ses bastions du centre et du sud de la Somalie après avoir été chassé de Mogadiscio par la force africaine en août 2011. «L'Amisom est au courant des accusations portées contre ses soldats», a affirmé la Force africaine dans un communiqué reçu à Nairobi. Une équipe réunissant l'Amisom et l'armée somalienne a été mise en place «pour enquêter sur cette affaire et des mesures appropriées seront prises une fois les faits établis», a ajouté la Mission de l'Union africaine en Somalie.