Nous savons désormais qu'il est impossible d'exploiter pleinement les avantages de la mondialisation sans un ensemble d'éléments comprenant une bonne gouvernance publique et privée, des politiques visant à promouvoir une cohésion sociale et un ajustement structurel, un meilleur accès à l'éducation, des marchés financiers efficaces et des politiques de recherches, d'innovation et de développement saines. » Tel a été, en substance, le message de Donald J. Johnston, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), transmis hier aux participants du 7e forum de l'Organisation tenu à Paris. Pour cette nouvelle édition, qui réunit des représentants des gouvernements, du monde de l'entreprise, des syndicats, de la société civile, l'ordre du jour des discussions a porté sur le thème des « déséquilibres économiques mondiaux » et les moyens à même de les corriger. A ce propos, le secrétaire général de l'OCDE a estimé que « la mondialisation, propulsée par la libéralisation du commerce et de l'investissement ainsi que par les rapides progrès technologiques, a permis d'assurer la prospérité et de réduire la pauvreté de millions de personnes au cours des dernières décennies ». Toutefois, l'équilibre de la mondialisation « constitue non seulement un enjeu pour la croissance mondiale, mais aussi un défi qui reste à relever afin d'assurer la cohésion sociale et une prospérité partagée », ont souligné des intervenants à l'ouverture du forum. Analysant les conséquences de la mondialisation, le ministre grec de l'Economie et des Finances, George Alogoskoufis, a souligné que « l'intégration économique mondiale est un défi qui appelle à accroître le potentiel national et international, à lutter contre l'exclusion et le chômage et à veiller à ce que les bénéfices de cette mondialisation soient répartis d'une manière équilibrée ». De son côté, Jocelyne Bourgon, déléguée du Canada auprès de l'OCDE, a insisté sur « la répartition équilibrée des bénéfices de la mondialisation entre les pays développés et ceux en développement », estimant qu'il « reste beaucoup de chemins à parcourir pour aboutir à cet objectif, vu les inégalités mondiales persistantes ». Il convient de signaler, par ailleurs, que la réunion annuelle du Conseil des ministres de l'OCDE se tiendra au ministère français des Affaires étrangères à Paris aujourd'hui et demain, sous la présidence de Kostas Karamanlis, Premier ministre de la Grèce, autour du thème « Assurer la prospérité ». Les ministres des pays de l'OCDE se pencheront également sur des thèmes en rapport avec « la situation économique à court terme, le suivi de la réunion ministérielle de l'OMC à Hong Kong en décembre dernier et les futures orientations stratégiques de l'OCDE ». Ils auront également à discuter des moyens à même de « garantir la stabilité économique, améliorer la performance de l'économie et mettre en œuvre des réformes économiques propres à favoriser la croissance et l'emploi ». Notons enfin qu'à la fin de la réunion ministérielle, Donald J. Johnston, le secrétaire général actuel de l'OCDE, aura complété son deuxième mandat de cinq ans et passera à cet effet les pouvoirs à son successeur, Angel Gurría, ancien ministre des Finances du Mexique, sélectionné par les pays membres de l'OCDE en novembre dernier pour être le prochain secrétaire général et qui prendra officiellement ses fonctions le 1er juin 2006.