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Jeunes auteurs interdits de publication
Etudiant : les autres articles

Il est devenu difficile pour les jeunes auteurs en général et pour les étudiants en particulier d'éditer un livre en Algérie. Si les éditeurs avancent la mauvaise qualité des écrits comme argument, les jeunes auteurs, eux, défendent tout le contraire. El Watan étudiant leur a donné la parole. Témoignages.
A 19 ans, Ali Adel Medouni est l'archétype du jeune premier qui aime élargir ses horizons. Etudiant en deuxième année de médecine, il donne souvent libre cours à ses pulsions littéraires et musicales, malgré le long et difficile cursus choisi. En plus de la guitare, Ali aime écrire. Exclusivement de la poésie. «J'ai commencé à écrire très jeune. Et comme je négligeais mes écrits, je finissais toujours par les déchirer et les jeter», raconte-t-il. Frêle, regard rêveur et gestuelle lente, le jeune poète se dit influencé par le mouvement surréaliste. «Mes textes ne sont pas inspirés de ma vie. C'est généralement, des idées éclaires nées de mon imagination. Ces pensées qui me traversent l'esprit sont maturés dans ma tête, parfois longtemps, avant de les écrire. Les thématiques sont donc très variés», explique-t-il.
Ses poèmes, Ali ne les publiait nulle part jusqu'au jour où il découvre le club des «Amoureux du livre». «C'était en 2011. J'ai découvert ce groupe et commencé à publier mes écrits sur la page Facebook. C'est là que j'ai pris confiance en ma plume. Et j'ai participé à des rencontres littéraires et des concours», raconte l'étudiant de médecine. Même s'il n'a jamais essayé d'éditer ses poèmes, Ali souhaiterait voir émerger un peu partout, des ateliers d'écriture pour jeunes écrivains. D'ailleurs, à la veille de l'ouverture du Salon International du livre d'Alger (Sila), il reproche aux organisateurs de faire de cet évènement «un vide grenier littéraire» au lieu d'un espace d'échanges et de découvertes. «C'est plus une foire aux livres qu'un véritable salon. C'est frustrant», décrète-t-il.
Pour le jeune poète, le Sila devrait plus s'inspirer du Fibda (festival de la bande dessinée) ou du Feliv (festival de la littérature et du livre de jeunesse). «Ces évènements prévoient des rencontres avec les jeunes écrivains, organisent des ateliers pour les jeunes auteurs jamais édités et autres ‘'à côtés'' qui relèvent le niveau et attire du monde», préconise-t-il. «Je déplore également, la rareté des ouvrages en sciences humaines et en philosophie ainsi que l'absence d'auteurs étrangers», poursuit-il son réquisitoire. Mais le Sila n'a pas que des cotés négatifs. «C'est une aubaine aussi. Une chance pour acquérir des ouvrages qu'on cherche depuis longtemps».
Même pour ceux produits par des éditeurs publics. «J'ai cherché pendants des mois, l'ouvrage ‘'Chansons de la Casbah'' (livre d'Ahmed Amine Dellai, Enag 2003), sans succès. Je me suis déplacé à la centrale de l'Enag (entreprise nationale des arts graphiques), mais même là, il n'y avait pas d'exemplaires dans les stocks», déplore-t-il. Mais, lors du dernier Sila 2012, comme par miracle, Ali retrouve l'ouvrage sur le stand de l'éditeur. «Pour la peine, j'en ai pris plusieurs exemplaires», en rigole-t-il. Le jeune poète regrette également la quasi-absence de librairies dignes de ce nom à Alger. «En dehors de deux ou trois enseignes, le reste font plus office d'espaces commerciaux que de véritables boutiques dédiées à la littérature. Rares sont les libraires dignes de ce nom», affirme Ali qui fait cet habile parallèle «la différence entre un libraire et un commerçant du livre, est comme celle entre le caissier et un pharmacien dans une pharmacie».
Les jeunes auteurs nourrissent le sentiment d'exclusion
Le paysage éditorial algérien est rétif aux nouveaux talents depuis des années. Le lectorat dérisoire n'encourage pas nos éditeurs à détecter des nouveaux auteurs. Ils préfèrent miser que sur des personnalités nationales pour assurer leurs ventres. Mais ces cinq dernières années, une nouvelle pratique livresque dangereuse s'est installée en Algérie. Les éditeurs ne vivent que des subventions du ministère de la culture. Du coup, ces éditeurs ne font presque rien, ils prennent les manuscrits et c'est au comité de lecture du ministère de valider. Ensuite, ils prennent les subventions et éditent. La majorité écrasante de nos éditeurs font cela.
Ainsi, 80 % des livres en Algérie, voire plus, sont subventionnés par le ministère de la culture. Ce dernier filtre et privilégie les thématiques qui les arrangent. Où est donc la création dans tout cela ? Une nouvelle plume essaie de bousculer les normes en vigueur, de changer les codes, d'apporter de la transgression, de proposer une écriture pleine de sensibilité. Elle ne rentre donc guère dans la «ligne éditoriale» des subventions du ministère de la culture. Ce dernier favorise l'histoire, le passé, l'académisme, le classicisme empreint de la pensée unique.
Un nouvel auteur, notamment un jeune, est vite frustré et nourrit ensuite le sentiment d'exclusion. Il arrête d'écrire et ne croit plus en lui. J'en connais beaucoup qui ont été terrassés ainsi. Moi-même, j'ai failli arrêter d'écrire. Si ce n'est le journalisme qui m'a permis de le faire jusqu'au jour ou un éditeur, Taoufik Ouamane des Editions Vescera, a osé me donner une chance. J'ai ainsi retrouvé la foi littéraire. Heureusement que de tels lieux de créations existent encore, même s'ils se comptent sur les doigts d'une seule main. La voila donc notre tragédie à nous, jeunes auteurs algériens»
Ils vous précisent que c'est à vous de prendre en charge les frais
« Comme moi, ils sont nombreux à songer d'être publiés un jour. Hélas, personne ne veut de nous, tantôt c'est la qualité de l'écrit qui est avancée, tantôt ce sont des contraintes linguistiques comme par exemple l'impossibilité d'éditer dans une autre langue que l'arabe ou le français, dans d'autres cas ce sont les considérations d'ordre financière qui prévale sur la discussion. Ainsi à l'accueil, les éditeurs affichent grand le sourire. Une fois la discussion entamée, ça tourne en sorte de négociation commerciale en vous signalant qu'ils vont prendre des risques. Ils commencent par vous mettre des conditions avant même de lire le contenu de votre ouvrage. D'abord, ils vous précisent que c'est à vous de prendre en charge les frais de l'impression, de la distribution et autres charges inhérentes à la production. Puis, ils vous demandent s'il y a une possibilité de l'adapter, en d'autres termes s'accaparer les droits et éventuellement les vendre aux réalisateurs et autres boites de productions. A la fin, ils terminent toujours avec la formule magique emprunté des chez nos bureaucrates, «on va vous répondre prochainement». Jusqu'à présent, j'en ai reçu aucun feed back d'une quelconque maison d'édition que j'ai sollicité pour publier mon bouquin. Pour moi, ce ne sont que des vulgaires escrocs qui ne cherchent qu'à profiter de ces jeunes écrivains talentueux»


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