Réunis jeudi dernier au complexe touristique Adim de Zemmouri (Boumerdès), les représentants des sections d'une trentaine de wilayas du Syndicat algérien des paramédiaux (SAP) ont décidé de déposer, à partir d'aujourd'hui, un préavis de grève de deux jours (18 et 19 juin). S'ils ont décidé de recourir au débrayage, c'est que « les pouvoirs publics ne leur ont laissé aucun autre moyen d'expression tout en ignorant leurs revendications », selon le secrétaire général de ce syndicat, né il y a près de 2 ans, Ghachi Lounès. « On nous a reçus une seule fois au ministère de la Santé, c'était en octobre 2005. Non seulement la rencontre n'a rien réglé des problèmes du corps des paramédicaux, mais on continue à faire la sourde oreille à nos revendications exprimées dans la plateforme que nous avons remise, une nouvelle fois, à la tutelle le 27 avril dernier », a déclaré M. Ghachi lors d'un point de presse tenu après l'assemblée générale. Cependant, il se dit déterminé à arracher les droits des paramédicaux. Dans sa plateforme de revendications, le SAP exige la création d'un conseil de l'Ordre des paramédicaux, des indemnités de performances mensuelles à 30%, la généralisation de la prime de contagion à tous les paramédicaux et son cumul avec la prime d'intéressement, le glissement catégoriel (2 catégories), la réparation du préjudice indemnitaire concernant l'indemnité de suggestion spéciale, l'association du syndicat dans la commission de codification et de tarification des actes et le bannissement des harcèlements et intimidations de la part de certains gestionnaires, comme il se plaint de l'insuffisance des effectifs. « Les paramédicaux, dont un élément a en moyenne, 25 malades à sa charge, travaillent dans des conditions très difficiles. La norme est de 1 infirmier pour 5 malades, mais nous sommes 92 000 paramédicaux dont près de 15 000 sont proches de la retraite, dans un pays où il en faut 200 000 au moins. Le manque de formation est visible partout et on ne cesse d'incriminer l'assistant médical souvent soumis à un volume de travail énorme », déclare M. Ghachi qui dit que son syndicat « est implanté dans 45 wilayas avec 38 190 adhérents ».