Dix milliards de dinars seront consacrés pour la capitale, à l'effet de la rendre propre, apprend-on du wali, fraîchement installé, qui précise que «l'objectif premier réside dans le nettoiement de l'environnement avant d'entamer la réalisation de plusieurs autres projets de développement retenus par la wilaya dans différents secteurs». Abdelkader Zoukh est connu, doit-on le souligner, par sa volonté, sa persévérance et sa force de détermination quand il s'agit de relooker des espaces urbains des grandes mégapoles. Il a fait ses preuves lorsqu'il avait les destinées des wilayas, notamment celles de Mosta et de Médéa, où les administrés ne tarissent pas d'éloges à son endroit. Il n'hésitait pas à taper dans la marabounta avant de prendre le taureau par les cornes. Avec les cols blancs de l'Exécutif, il sillonnait, nous dit-on, rues, ruelles et venelles de Médéa à une heure tardive pour suivre les projets en cours de réalisation. C'était idem pour la ville de Mosta, au début des années 2000, lorsque la ville des Mimosas avait retrouvé ses couleurs, sans simulacre, avant de sombrer quelque peu dans l'indifférence qui tue à... petit feu. Loin de l'encenser ou lui jeter des roses, sinon nous rapportons les nombreux signes de témoignage exprimés par les contribuables en sa faveur. Maintenant que le sort de la ville d'Ibn Mezghenna est entre «ses mains», saura-t-il ou aura-t-il les ressources suffisantes pour faire de la capitale une ville propre et clean ? Car les campagnes de nettoyage, nous en avons connues à Alger. Elles ne se résument qu'à de simples opérations coup-de-poing. Et puis plus rien. Rien ne suit. Le défi le plus grand est comment réussir à faire adhérer et les responsables des Epic et les citoyens autour de ce qui est censé être durable dans le temps et dans l'espace, sachant que les points noirs se multiplient au fil des ans dans notre espace public ? Quel est le programme à même de faire émarger les pensionnaires de la ville à la beauté d'une capitale à l'image des autres capitales du monde ? Baraki, Bab El Oued, El Hamiz, Jolie vue ou encore Bachadjerrah et El Harrach pour ne citer que ces zones populeuses, demeurent des cités qui, à dire vrai, donnent le haut-le-cœur en matière d'hygiène publique et d'anarchie urbanistique. Ne dit-on pas que nettoyer c'est bien, mais ne pas jeter c'est mieux ? Cette évidence on ne peut plus niaise pourrait se révéler, toutefois, un coup d'épée dans l'eau dans la mesure où les quartiers de la capitale sont enclines à tomber de nouveau dans un décor davantage crade ! En d'autres termes, s'agit-il tout juste de mobiliser des centaines de milliards de centimes pour venir à bout d'une cité repoussante, tout en faisant l'impasse sur la politique de proximité qu'est le civisme de la collectivité ?