En cette rentrée sociale, la puissance publique vient de prendre le taureau par les cornes en instruisant les premiers responsables des différentes wilayas à rendre moins lugubre la géographie qu'ils gèrent. Il n'est pas trop tôt pour les secouer aux fins de revaloriser une médina qui se ruralise au fil des ans. A dire que la besogne n'est pas de tout repos pour les commis de l'Etat (exécutif de wilaya et édiles), surtout qu'un laisser-aller criant en matière de salubrité publique caractérise nos cités repoussantes depuis des lustres. Il est d'une évidence niaise de dire que les espaces urbain et suburbain de la capitale, Alger Ibn Mezghena, sont devenus le bonnet d'âne, notamment sur le plan environnement et services publics, selon le classement établi par la revue spécialisée british, The economist. L'on s'égosille à parler des grands projets restructurants de la capitale pour lui donner un look digne des grandes mégalopoles de par le monde. L'on nous rassure que désormais, Alger la Blanche que le béton a phagocytée ne sera plus crade. L'on nous tranquillise que son cordon littoral ne tournera plus le dos à la mer. L'on nous susurre que la cité de Menad Ibn Ziri sera un pôle d'attraction, avec ses parcs, ses bibliothèques, ses aires de jeu, ses parkings et esplanades de balade, ses édifices aux façades avenantes, ses chaussées et trottoirs moins lépreux, ses modes de transport performants et sécurisants, sa Casbah hospitalière … En clair, un paysage urbain qui ne donnera pas le haut-le-cœur, comme présentement. Qu'à cela ne tienne. C'est tout le mal qu'on souhaite à cette cité où la société civile a désappris les bons usages de l'écogeste, se mettant en porte-à-faux avec l'esprit censé régir les biens de la collectivité. Chacun semble avoir son petit bled dans sa tête, en enlaidissant encore un peu plus l'espace commun ou public : une terrasse ou un hall d'immeuble indûment investis, un trottoir conquis, une chaussée squattée ou oblitérée par une ceinture de sécurité d'une institution. Et passe des monticules de gravats et ordures qui balisent le cadre bâti dans lequel nous avons appris à évoluer sans gêne aucune. Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans la cité qui se clochardise et peine à effacer sa hideur. La désertion des administrés affronte l'impéritie des édiles qui n'arrivent pas à opérer le déclic pour un travail en osmose. Les deux parties se jettent la balle, au moment où Netcom et Asrout, pour ne citer que ces deux établissements de wilaya, guerroient, n'ont-ils de cesse de répéter, pour rendre propres les espaces publics.