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Ces gens qui vivent dans la nuit
Théâtre
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2013

Asadal Newawal (Le bourreau des mots), la nouvelle pièce de Chawki Bouzid, a été présentée au 5e Festival national du théâtre amazigh, qui s'est déroulé du 11 au 18 décembre, à Batna. El Watan Week-end vous fait découvrir un théâtre qui sort de l'ombre.
C'est un réquisitoire contre l'oppression, ou peut-être un plaidoyer pour les libertés, peut-être tout à la fois. La pièce se joue dans une semi-obscurité. La lumière est convoquée pour intensifier des moments essentiels de la narration dramatique. Un auteur (Azzedine Benamor) imagine sa mort, se voit dans une salle où sont entassés des livres, peut-être ses propres ouvrages. Il est face à un tueur, sorti de quelque part, qui lui reproche d'évoquer le sexe. Cet assassin (Issam Taâchit) est quelque peu hésitant. Il est peu facile de penser qu'il est la caricature d'un certain ordre moral. Ce tueur «flasque» n'intéresse pas l'écrivain. Il décide d'en «créer» un autre. Le second tueur (l'excellent Mohamed Boufia) est plus présent. Il a le sens de la réplique, des idées. L'auteur dialogue donc avec l'homme qui va lui «ôter» la vie avec une certaine philosophie. «Je vous ai tous tués avec mes livres. Mes livres sont les filles de ma pensée», dit l'écrivain. Le tueur, qui agit probablement sur commande comme ce fut le cas dans les années 1990 en Algérie, se moque de l'écrivain, lui fait comprendre que «ses mots» ne servent à rien, de «la poussière». Tout est dans ce dialogue qui ressemble à un conflit ouvert. Un dialogue intense, psychologique, profond.
MANDELA
C'est le dialogue qui peut exister entre le savoir et l'ignorance, la culture et la haine, l'obscurité et la lumière, la tolérance et le fanatisme... L'auteur écrit pour l'avenir, peut-être même l'éternité, s'attaque à ces «gens qui vivent dans la nuit» et qui «ligotent les hommes », les empêchent de vivre, de parler, d'être libres... «Les jours prennent toujours les mauvaises choses de la nuit», regrette-t-il. Mais l'écrivain, le porteur de rêves et d'espoirs, laisse quelque chose à ses descendants, à ses lecteurs. Il sait que ses livres sont lus par des gens qui ont peur... Le tueur, lui, sait que sa vie est une parenthèse, un ratage, un songe inachevé, une impuissance mal assumée. Sinon comment comprendre l'action des ordres oppresseurs ? Des sectes morales ? Des pères castrateurs ? Des reproducteurs du silence ? Les étrangleurs d'idées ? « Mandela est mort il y a quelques jours. On ne connaît pas ceux qui l'avaient opprimé, mais Madiba est connu par le monde entier ! On ne connaît pas non plus ceux qui avaient malmené Ahmed Fouad Nadjm. Mais le poète disparu est connu», estime Chawki Bouzid. Les idées renaissent, selon lui, le jour de la disparition des poètes, romanciers, dramaturges, hommes politiques... «La balle a une distance déterminée lorsqu'elle sort du pistolet. La distance de l'idée est dans le temps. Elle est immortelle. Pourquoi alors vouloir censurer ? Si l'on a une autre idée, il suffit de la proposer au lieu de vouloir assassiner la mienne. Pourquoi vient-on chez les gens la nuit ? Lorsqu'on a une idée, on doit la défendre dans la clarté, pas dans l'ombre», appuie Chawki Bouzid.
Réflexion
Dans Le bourreau des mots, l'auteur utilise la machine à écrire, comme dans les temps anciens. Le metteur en scène est-il hostile à la modernité ? « Non ! La machine à écrire véhicule une certaine nostalgie. Il y a de l'action et du mouvement. Il n'y a rien de cela avec une tablette ou un micro-ordinateur», explique le metteur en scène. Le bourreau des mots, qui est une production du théâtre régional de Batna, est inspirée d'une œuvre de Friedrich Durrenmatt. Entretien nocturne avec un homme méprisé est une pièce radiophonique écrite par le dramaturge et peintre suisse en 1952. Le texte de Le bourreau des mots a été écrit par le poète Lazhar Belferag prenant une autre allure. Le metteur en scène a su mener ses comédiens là où il voulait passant par toutes les bandes sensibles. La musique très cinématographique du compositeur germano-américain, Hans Zimmer, soutient toute la charge dramatique de la pièce. Dans son œuvre, Zimmer évolue entre ombre et lumière. Chawki Bouzid aussi. La scénographie est élaborée de sorte que le jeu des comédiens est presque totalement libéré. C'est une pièce où aucun des personnages ne porte un nom. Cela peut être n'importe où. Et cela peut concerner tout le monde. Lorsque les boîtes de la terreur sont ouvertes, personne n'est à l'abri ! Et lorsque la persécution passe à la vitesse supérieure, l'arbitraire s'invite sabre en main au dîner. Le bourreau des mots est une pièce qui force le respect et provoque la machine paresseuse de la réflexion. N'est-il pas venu le temps d'ouvrir les fenêtres et de voir ce qui passe dehors, ailleurs, à côté, en bas ou même dans les contrées lointaines ? Le chemin des mots mène vers les sentiers de la liberté... Chawki Bouzid a mis en scène plusieurs pièces dont Fawdha al abwab et El hachamine.


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