Dans l'écrin luxueux de la Croisette de Cannes, la délicieuse actrice italienne, Monica Bellucci, était partout à la fois. Le soir, dans ses robes audacieuses, sur le tapis rouge pour l'incontournable montée des marches. Le jour, en jeans, offrant sa splendide silhouette aux paparazzi qui la poursuivaient partout jusqu'aux portes des salles où elle visionnait les films avec ses collègues du jury. Dans l'esprit de Monica Bellucci, le jury du 59e Festival de Cannes a très bien travaillé, elle défend vigoureusement le palmarès critiqué par une partie de la presse parisienne. La Palme d'or à Ken Loch a été décernée à l'unanimité, confirme l'actrice : « C'est le prix qui a été décidé le plus vite. Nous sommes sortis de la projection du Vent se lève très bouleversés. Nous étions tous d'accord pour dire que c'était une grande œuvre. » Certains journaux français ont tenté de rabaisser le prix collectif donné aux interprètes extraordinaires du film Indigènes, de Rachid Bouchareb. A ce propos, Monica Bellucci répond avec indignation : « Quelle honte d'oser écrire ça ! Nous n'avons pas donné ce prix par une quelconque « bonne intention ». Nous avons primé de très grands acteurs et une très grande œuvre. Le prix d'interprétation aux acteurs d'Indigènes a une valeur plus ample encore parce qu'il va aux acteurs, au réalisateur et à toute son équipe. » Monica Bellucci croit que le beau discours fait par son mari Vincent Cassel, maître de la cérémonie d'ouverture, a anticipé un palmarès ouvert, original, engagé. Devant 2000 invités en smoking, en face du ministre français de la Culture, Vincent Cassel a prononcé une claire dénonciation de la loi Sarkozy sur l'émigration examinée le même jour au Parlement français. Vincent Cassel a fait l'éloge de la mixité de la France melting-pot culturel. Il a dit : « Ce melting-pot riche de cette fameuse multiculturalité nous donne le luxe de voyager sans franchir les frontières ». Puis il a ajouté : « Il y a plus de 177 communautés dans certains quartiers de Paris et des banlieues, plus qu'à Londres, New York ou Rio, qui vivent dans ce pays laïque et latin sans heurts depuis très longtemps. » Vincent Cassel a conclu en prônant la tolérance en parlant en plusieurs langues, notamment en arabe, en chinois, en bambara. Pour Monica, son mari a donc bel et bien anticipé le palmarès avec ce discours très ouvert, très beau. Après Cannes, l'actrice doit rejoindre l'Inde où elle va incarner le personnage de Sonia Gandhi dans le film de Jagnohan Mundhra. Sitôt après avoir terminé son travail dans le thriller de Mikhel Davis tourné au Canada. A 38 ans, cette séduisante italienne, qui a fait des études supérieures à l'université de Pérouse, avant d'être top model à Milan (agence Elite), a tourné déjà dans une quarantaine de films. Elle a été dirigée par de grands cinéastes : Dino Risi, Francis Ford Coppola, Mel Gibson, Spike Lee, Terry Gillian, Giuseppe Tornatore, Stepheen Hopkins... Elle a tourné des films à Hollywwod, en Asie (Mongolie), en Afrique (Nigeria). C'est d'ailleurs Bruce Willis qui a tenu à l'avoir à ses côtés dans le rôle de médecin humanitaire, en 2001, quand il a lui-même joué dans Les larmes du soleil. On est loin de l'époque où la belle Monica faisait de la pub pour la maison de couture Dolce et Gabbana...