L'amphithéâtre du 19 Mai de l'université d'Es Sénia a vécu, hier, une fin de matinée pour le moins mouvementée. Il était 10 h, quand un groupe d'enseignants antidialoguistes du CNES de cette faculté, (appuyés de leurs camarades venus de l'USTO et de l'ENSEP), est entré dans la salle pour prendre part aux travaux d'une assemblée générale qu'organisaient les enseignants dialoguistes activant sous la houlette de Khalid Mokhtari, coordinateur national adjoint chargé de l'ouest du pays. La réunion, qui venait à peine d'entamer ses travaux, s'est aussitôt terminée en queue de poisson après s'être transformée en « véritable champ de bataille verbale » où l'on ne se gênait pas de se traiter de tous les noms d'oiseaux. L'ambiance était des plus électriques entre les deux tendances rivales. Le bureau de la section qui animait ce conclave s'est retiré et a aussitôt interrompu la séance. Contacté par nos soins, M.Mokhtari a dénoncé l'« agissement » de ses rivaux qu'il qualifie de « provocation » « Nous avons préféré interrompre notre conclave pour éviter que la situation ne dégénère. » Notre interlocuteur dit « dénoncer » du coup, le rejet du dialogue, qui, pour lui, « est une vertu universelle de la démocratie et de l'esprit républicain ». M.Mokhtari parle surtout de signes « positifs » émanant de la tutelle. Le premier, énumère-t-il, est le fait que le premier ministre, Abdelaziz Belkhadem, s'est prononcé pour l'augmentation des salaires du temps même où il était ministre. Autre signe positif : ce même Belkhadem n'a enrôlé qu'un seul point lors du premier Conseil des ministres qu'il a présidé, à savoir la situation qui prévaut à l'université. Puis, la tutelle a accepté de discuter des quatre points inclus dans notre plate-forme de revendications, relevant des doléances salariales, statutaires, du logement et de la démocratie à l'université. Enfin, les résolutions consignées dans le PV ayant sanctionné la rencontre du 23 mai dernier entre le CNES et la tutelle consacrent bel et bien des échéances précises pour la satisfaction des revendications : « le 30 juin pour une première hausse des salaires via la tripartite, le 30 juillet pour une seconde revalorisation spécifique aux enseignants du supérieur, et mercredi prochain comme, date retenue pour que le statut particulier pour les enseignants, point qui devra passer en Conseil des ministres. » Bref, M. Mokhtari y croit dur comme fer et il tient à le faire savoir à ses pairs qu'il compte réunir au courant de la semaine prochaine. En revanche, la tendance antidialoguiste continue d'afficher son « scepticisme » vis-à-vis des promesses des pouvoirs publics. Pour M. Mekkaoui, coordinateur de la section CNES de l'USTO, qui conteste la représentativité de M.Mokhtari et de M.Boukaroura : « Rien de concret n'a émané des autorités. » A signaler qu'à l'université de l'USTO, bastion de la protesta à Oran, les examens sont toujours bloqués.