Jeudi 23 janvier vers 17h, un bus de transport des travailleurs a vu son train arrière subitement englouti en plein sur la route, sur l'axe reliant les trois quartiers cardinaux de Hassi Messaoud, les 136 et 40 Logements aux 1850 Logements. Cet énorme cratère de plus de 2 m de longueur sur 1,5 de largeur et d'une profondeur de plus de 1 m, qui s'est subitement formé, se situe à proximité de la maison Kia Motors. Dieu merci, aucun dégât humain ni matériel n'est à déplorer jusque-là, si ce n'est la stupéfaction des passants devant ce phénomène d'une rareté inouïe, qui reste un incident de taille, auquel plusieurs paramètres ont inévitablement contribué. Car, faut-il le souligner, les premiers habitants du quartier des 1850 Logements prévoyaient, depuis déjà près d'une trentaine d'années, ce genre d'incident, à l'entame même des premiers travaux de construction de cette importante cité de la ville, qui se trouve être d'ailleurs jusqu'à présent l'un des quartiers les plus prisés de Hassi Messaoud. Construit par Sonatrach et ses filiales pour encourager ses cadres et agents à s'installer en famille dans la ville, sous condition de se convertir au cycle de travail soumis au repos hebdomadaire et non pas à la rotation en 4x4, les rumeurs d'un mauvais choix du site couraient, car les autorités en place alors avaient fait construire cet imposant quartier dans le lit d'un oued disparu. Un affluent de oued Irara, comme il est très répandu dans le grand Sahara algérien. Bien entendu, les déclarations officielles ne laissaient rien transparaître de cela officiellement. Et comme depuis aucun incident majeur ne s'est produit sur le site, cette rumeur est devenue une légende pour ceux qui peuplent le quartier. Seulement, à chaque saison des pluies, quand le lit de l'oued gorgé d'eau provoque d'importantes inondations, ils ne peuvent s'empêcher de voir la légende se matérialiser, ne les laissant pas sans crainte, car si les petites averses continuent au-delà de quatre jours, c'est l'alerte vu les débordements d'une hauteur allant, selon la pente du terrain, de plus de 20 cm à plus de 1 m. Au niveau du marché des 1850 Logements se constitue également l'exutoire de cet immense terrain où toutes les eaux de pluie ou eaux usées se déversent. Cependant, la ville de Hassi Messaoud n'a jamais vécu de fortes précipitations dépassant les quatre jours. Ceci pour le décor général ayant précédé la constitution du cratère de la maison Kia, qui est survenu subitement et donne à présent un aperçu de l'étendue de la catastrophe encourue par les habitants des 1850 Logements au niveau de la route principale traversant le quartier et dont le flanc abrite des riverains, propriétaires d'importantes bâtisses à vocation commerciale dont Kia Motors, des pharmacies, le marché, la mosquée, le CEM Mohamed Bouras, le centre médico-social de Sonatrach, des résidences, et plus en retrait les écoles primaires et CEM Mohamed Laïd Al Khalifa, le lycée Djillali Lyabès, etc. Tout ce beau monde vit donc dans le lit même de l'oued, vrai ou imaginaire, en crue à la saison des pluies. Il est important de rappeler que l'engorgement récurrent des conduites des eaux usées à cet endroit même de la mosquée Abou Bakr Esseddik et les logements de fonction du complexe de Haoud El Hamra a mené à plusieurs travaux relevant de l'hygiène qui n'ont pourtant rien donné jusqu'à présent. Avant le gel de la ville en 2005, et dès le début des années 2000, des travaux de changement des conduites souterraines ont été réalisés, mais cela dit la situation n'a pas bougé d'un iota. Pire, une énorme flaque d'eau s'est constituée sur le flanc droit de la mosquée depuis quelques années déjà, atteignant ces six derniers mois une trentaine de mètres de longueur et plus d'une dizaine de mètres de largeur avec une hauteur pouvant atteindre 50 cm, dont ont attend l'évaporation chaque été. Bien entendu, avec le dégel administratif de la ville et le nouveau staff de l'APC de Hassi Messaoud, cela va faire une année, plusieurs travaux sur les réseaux souterrains de la ville sont constatés. Le renouvellement du bitume a été très bien accueilli par la population, mais ces travaux arrivés en retard demeurent encore insuffisants pour les habitants de la ville qui attendent depuis plus d'une décennie de voir les problèmes de leur espace vital se régler au plus vite et à jamais.