Erigée en plein centre-ville, à quelques mètres de Aïn El Fouara, Diar Enakhla (maisons du palmier), une cité de 203 logements où s'entassent des centaines d'âmes, menace ruine. Construit en 1958, pour être des logements de transit, les quelques mètres carrés de chaque appartement se sont vite transformés en fourmilière. L'état des lieux va de mal en pis. Les ordures où pullulent les rats jonchent les rues. Les rats, les rixes, l'insécurité et l'incivisme sont les maux qui caractérisent Diar Enakhla. Totalement abîmés, les escaliers et les balcons peuvent à tout moment s'écrouler. Les occupants et les enfants notamment encourent à cet effet un réel danger. Smaïl, un père de famille qui partage les 47 m2 de son minuscule F3 avec les 7 membres d'une famille moyenne, nous interpelle : « Jadis, la cité était belle, propre et conviviale. Aujourd'hui, ce n'est ni plus ni moins qu'un trou à rat. En sus des maux sociaux qui empestent la vie des habitants ne se sentant plus à l'aise même chez eux, les plafonds comme les murs tiennent à peine le coup. Cette désolante situation ne nous donne plus envie d'y rester. Les informations, qui circulent à propos d'une éventuelle démolition de Diar Enakhla comme cela a été le cas pour l'Andréoli, demeurent, à notre grand dam, au stade de la rumeur. » Mme Zineb ne mâche pas ses mots : « Ces cages à poules ne répondent plus aux aspirations et besoins des citoyens des temps modernes. Ces nids ont fait leur temps. Les autorités doivent prendre en charge notre calvaire tant qu'il est temps. Les responsables sont invités à visiter les lieux pour constater les fissures qui ne sont plus camouflées par la peinture qui s'est effritée. Diar Enakhla qui est abandonnée à un triste sort mérite l'attention. » La wilaya de Sétif, qui vient de constituer une commission chargée de l'éradication des bidonvilles et de l'habitat précaire, a-t-elle inclus la cité sus-nommée dans la feuille de route ciblant 5462 habitations dont 954 sont implantées à Sétif, Aïn Oulmène et Aïn El Kebira ?