L'expérience de la presse écrite en tamazight s'est illustrée par deux titres, les journaux partisans Amaynut et Asalou, édités respectivement par le RCD et le FFS, a indiqué Mohamed Bedreddine. Le débat sur tamazight dans les médias s'est poursuivi hier à la maison de la culture de la ville d'Azazga (wilaya de Tizi Ouzou), dans le sillage des travaux du colloque international organisé par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA). Ainsi, Mohamed Bedreddine, assistant du directeur général de la Radio algérienne, a évoqué dans sa communication l'expérience de la presse écrite en tamazight, en Algérie, qui s'est illustrée, selon lui, par les deux titres de journaux partisans Amaynut et Asalou édités respectivement par le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Problèmes financiers et d'impression «Profitant de la pluralité médiatique issue de la Constitution de 1989, ces deux partis politiques ont pris l'initiative d'investir ce créneau avec ces titres qui n'ont malheureusement pas résisté longtemps face à la complexité du nouveau terrain. Amaynut – le nouveau en langue française – était l'organe du FFS. Ce mensuel avait livré 2 numéros seulement, de juin à décembre 1990, le troisième numéro n'a pu être distribué», a-t-il expliqué, ajoutant, dans le même contexte, que «l'équipe rédactionnelle travaillait bénévolement, quant à l'impression elle était assurée par l'imprimerie d'El Moudjahid et un privé à Beni Messous (Alger)». «Selon les initiateurs, ce journal n'a bénéficié d'aucune aide de l'Etat. L'autre titre Asalou, dont on ne dispose pas assez d'informations, avait vécu une expérience similaire. Etant confrontés à des problèmes financiers et d'impression, leur parution était compromise après les quelques premiers numéros tirés», a-t-il également souligné. Nombre réduit de titres Le conférencier a précisé que «d'autres titres, que nous avons pu avoir par le biais du ministère de la Communication (6), illustrent cette instabilité qui avait atteint cette catégorie de journaux, et ce, en plus du nombre très réduit des titres qui englobent apparemment ceux s'exprimant en tamazight et ceux sur tamazight». Il a également parlé du web, cette nouvelle technique de communication qui permet, a-t-il dit, «d'inscrire tamazight (identité, langue et culture) dans le processus de la mondialisation ainsi que sa diffusion le plus large possible. Les sites en tamazight sont nombreux, mais les institutions publiques et officielles hésitent encore à insérer des pages dans cette langue dans leurs sites. Le contenu au départ était porté sur le militantisme mais progressivement, il devient diversifié pour adopter les multiples aspects de la revendication identitaire et constituer même des archives sur la langue et la culture amazighes», a fait remarquer l'orateur. Par ailleurs, toujours dans le même ordre d'idées, Hakim Hamzaoui, maître assistant à l'Ecole supérieure de journalisme et des sciences de l'information d'Alger, a présenté une communication sur la sociographie des premiers journalistes amazighophones de la radio algérienne. Il a ainsi, en guise de recommandation, souligné la nécessité de mettre à la disposition des journalistes des références linguistiques. «Il faut, dorénavant, exiger la maîtrise de langue à tout journaliste voulant exercer dans un média amazigh», a-t-il préconisé.