-Le 10 juin, votre parti participera à la conférence nationale de l'opposition. Beaucoup de choses ont été dites à propos des présents. Confirmez-vous que vous avez déjà atteint les objectifs dans ce volet ? Je peux vous confirmer qu'au moment où je vous parle (entretien réalisé dimanche après-midi, ndlr) nous avons la confirmation que 95% de ceux que nous avons invités seront présents. Plus que cela, nous avons même dépassé les limites de la contenance de la salle, tellement les demandes sont importantes. Nous ne pouvons, malheureusement, pas inviter tout le monde. Nous sommes heureux que notre démarche suscite l'enthousiasme. -Que vise-t-on à travers cette rencontre ? Pour la première fois depuis l'indépendance du pays, des partis de l'opposition se rencontreront dans le but de mener le pays vers une sortie de crise. Nous avons décidé d'organiser cette conférence pour permettre à toutes les forces de l'opposition, quelles que soient leurs convictions, d'exposer leurs idées. Pour donner leur chance à tous, nous avons décidé de donner le même temps de parole à chacun. Les invités auront donc le même temps de parole que les organisateurs. L'essentiel étant de réussir cette étape qui mènera l'Algérie vers un changement pacifique et démocratique. Nous avons naturellement mis de côté nos différences idéologiques et politiques pour nous entendre sur l'essentiel. Cela a été mentionné dans la plateforme que nous avons préparée. Mais lors de la rencontre du 10, toutes les options sont les bienvenues. Il n'y a pas d'a priori. -La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique compte des partis de différentes obédiences. A quel point pouvons-nous attendre des concessions de part et d'autre ? Nous avons mentionné, dans la plateforme pour la transition démocratique, les grandes lignes sur lesquelles toute la classe politique de l'opposition s'est mise d'accord. Nous partageons donc les fondamentaux que sont un Etat démocratique et civil. Pour le reste, il n'y a même pas de scène politique qui nous permette de parler de compétition partisane. Les bases d'une pratique politique n'existent même pas. -Des noms, des sigles participeront à la conférence nationale de l'opposition. Mais vous avez conscience que cette rencontre ne réglera pas tout. Quelles seront les prochaines étapes ? La conférence du 10 juin aura le mérite de réunir l'opposition autour d'une même table. Chacun pourra exprimer ses idées, ses opinions. Nous allons essayer de parvenir à une plateforme politique qui sera soumise au pouvoir. Nous sommes conscients que le pouvoir a, pour le moment, son propre agenda. Donc nous allons organiser, dans les prochains jours, des conférences thématiques autour de questions qui concernent notre pays. Nous allons parler de la Constitution, de la transition énergétique et de sujets économiques. Nous tenons à associer les spécialistes et intellectuels à notre démarche. Ces rencontres vont donc nous mener, très probablement, vers une autre conférence nationale. A ces activités, nous pourrons ajouter des actions de rue, l'objectif étant de créer un rapport de forces qui amènera le pouvoir à négocier une transition démocratique. Je reste convaincu, d'ailleurs, que seule une vraie mobilisation est capable de faire fléchir ce pouvoir. Je veux également dire que nous n'avons pas un autre choix que de nous réunir. L'Algérie a besoin de tous, alors que le pays est dans l'impasse.