«Il est trop tôt pour parler d'identification», a affirmé hier Abdelkader Kara Bouhadba, directeur de la police judiciaire, lors d'une conférence de presse à Alger. Il a ajouté que l'opération d'identification des corps des victimes du crash du vol AH5017 du 24 juillet, pouvait prendre «des semaines, des mois, voire des années». Selon lui, 13 spécialistes algériens travaillent en étroite collaboration dans la zone de Gao (Mali) avec des experts espagnols et français pour identifier les corps des victimes du crash. Il a répété que l'opération d'identification était une des priorités des autorités algériennes. Néanmoins, le degré de fragmentation de l'appareil, le caractère «inhospitalier» sablonneux et broussailleux du site, ainsi que les conditions météorologiques difficiles altèrent les prélèvements effectués dans la zone, a-t-il rappelé. Les températures de 45°C et les pluies orageuses ont aussi rendu plusieurs échantillons inexploitables par les services de la police scientifique. Le directeur de la police judiciaire a affirmé que «l'équipe de la DGSN a entamé ses recherches selon un plan d'organisation de travail fixe avec les équipes présentes sur place, conformément aux normes internationales en vigueur». Alors que l'annonce par le président français, François Hollande, du rapatriement de «tous les corps» en France ainsi que de l'envoi des boîtes noires pour enquête à Paris font polémique, Abdelkader Kara Bouhadba a déclaré privilégier «la quête de la vérité», à la localisation géographique de l'enquête : «Il faut s'armer de beaucoup de patience et de sérénité dans cette épreuve de grande peine dans laquelle il faut principalement veiller au respect de la dignité des victimes.»