C'est parti ! Des familles venant nombreuses s'acheminent vers le collège Larbi Tebessi de Koléa à partir de 21h. Par véhicule, à pied, en tenue de soirée du moins pour les femmes ou en chemise pour les hommes, chaque personne avait l'air contente de se retrouver après le dîner, en soirée, dans un espace commun pour écouter en plein air des airs venus de la lointaine Andalousie. Quatrième année d'organisation, et l'expérience agit pour ce genre de manifestation : chaque catégorie de public avait sa place réservée et la zorna de Koléa pouvait entamer le début en ce lundi en présence de quelques autorités et surtout de jeunes qui peuvent assurer la relève. L'association Mezghenna, créée en 1999, « par un groupe d'anciens élèves du cheikh M'hamed Mezghenna », selon M. Bestandji, président de l'association qui se montrait fier de compter Kamel Belkhodja comme chef d'orchestre. « Nous nous devons de sauvegarder cet art qui nous est venu d'Andalousie par les Arabo-musulmans partis d'ici conquérir l'Espagne », ajoutera M. Bestandji qui nous montrera M. M'hamsadji et Dahmane Benachour, le trésorier dont le nom fait penser à l'artiste disparu. « Je n'en possède que le nom », dira-t-il modestement. L'association a présenté une nouba Raml El Maya où les vers chantés par jeunes et vieux laissaient rêver les présents, dont beaucoup d'artistes venus d'Alger et de Blida. Le retour à l'animation des soirées estivales permettra sans doute le renforcement de la sauvegarde de cet art. « Les associations méritent d'être soutenues dans le cadre de la fédération avec la création de conservatoires, la multiplication des festivals », dira M. Bestandji qui rappellera que des médecins, des ministres, des mathématiciens pratiquaient cet art du temps de l'Andalousie florissante. Et dire qu'aujourd'hui un festival est annulé à Tlemcen. Les journées — ou soirées — de Koléa dureront jusqu'à demain et le passage de plusieurs associations et chanteurs venus de Cherchell, d'Alger, de Blida et de Koléa donnera une animation bien méritée pour la ville des hauteurs qu'est Koléa qui a tendance à n'être qu'un passage vers le littoral. Le mérite revient aux organisateurs, les membres de l'association Bachtarzia, aux petits soins avec tout le monde.