Résumé : Kamel retrouve un peu de cette femme qu'il avait aimé autrefois. Chahira lui faisait de la peine. Il veut l'aider. Pour commencer, il ne veut plus qu'elle retourne dans la boîte de nuit où elle travaillait. 50eme partie Kamel réfléchit un moment puis lance : - Eh bien on verra ! Tu habites où en ce moment ? - Je partage un appartement avec deux filles aux environs du centre-ville. - Et je présume que tu t'es engagée avec contrat à l'appui dans cette boîte. - Oui. J'ai un pourcentage sur le revenu mensuel et une part des bénéfices de chaque soirée, et puis parfois, les… clients me laissent de bons pourboires. Ce qui fait qu'au lieu de faire de l'autostop tous les soirs, ou de me faire raccompagner par n'importe qui, j'ai pu me payer un véhicule. Et puis, j'ai tout de même fait des projets pour plus tard. - Par exemple ? - Je voulais mettre assez d'argent de côté pour changer de ville et m'acheter un appartement. Et puis, Dieu pourvoira pour le reste. - Mais je ne comprends pas. Comment as-tu fait pour te retrouver dans cette situation ? - Je ne t'ai pas encore raconté la suite de mon récit. - Oui, j'attends toujours. - Où en étais-je.. ? - Eh bien, quand tu travaillais chez la vieille et que son fils n'était pas content. - Ah oui ! Eh bien ,je me suis encore une fois retrouvée dans la rue avec ses aléas et son insécurité. J'ai marché une bonne partie de la journée avant de me retrouver, vers le milieu de l'après-midi, dans un jardin public. J'avais les jambes en coton d'avoir trop erré, et une fatigue intense s'est emparée de moi. J'ai dû m'endormir, car en me réveillant, il faisait déjà nuit. J'avais un petit sac qui contenait tous mes biens et quelques billets de banque que la vieille m'avait glissé dans la main juste avant de nous quitter. Mais à ma grande surprise, mon sac et mes affaires avaient disparus. Je n'avais plus rien. Ni une chemise propre à me mettre, ni un sou pour m'acheter un bout de pain. Déprimée et choquée, je me suis mise à sangloter. Un homme est passé et m'a regardée un moment, avant de me caresser les cheveux. Pourquoi pleures-tu, ma petite ? me demanda-t-il. Je lui narre mes déboires. Alors il met la main à sa poche et me remet un billet de 100 DA. Tiens, c'est pour acheter de quoi manger. L'homme s'éloigne. Je me lève et me met à arpenter les alentours. J'avais très faim. Je m'achète alors un pain et un bout de fromage, et je reviens dans le jardin pour manger. Dès que je m'installe sur un banc, une femme d'une trentaine d'années s'approche de moi. Hé ! toi ! Que fais-tu sur mon banc, c'est ma place habituelle, les clients me connaissent à cette place. Allez ! Oust ! lève-toi ! crie-t-elle. Je compris à sa tenue et à son maquillage quel métier elle devait exercer. Il faisait déjà nuit et quelques filles commençaient à envahir les lieux. Je changeais de place et m'installais sur un autre banc. Cette fois aussi une autre fille vient me faire la même remarque que la première. Je compris alors que le jardin servait de lieu de rendez-vous. Encore plus, quand un homme d'un certain âge s'approche de moi et me demande de le suivre. J'ai eu très peur et quelques filles remarquant mes hésitations et mes craintes ricanaient. Ah ! c'est la sainte Nitouche qui est parmi nous ! me lançaient-elles moqueuses, alors que ma tenue toute chiffonnée et mes cheveux ébouriffés n'incitaient pas à m'approcher. Y. H. (À suivre)