La manifestation, qui a gagné en maturité, connait un vif succès populaire au fil des années. La sixième édition du festival national du théâtre d'expression amazighe organisé au théâtre régional de Batna a baissé ses rideaux, jeudi dernier, dans une ambiance époustouflante avec l'exclusive participation de la reine des Aurès, la chanteuse Dihia. Revenue mercredi passé au pays après 35 années d'exil forcé, elle a été accueillie avec tous les honneurs à l'aéroport de Batna. Invitée d'honneur à la clôture du festival, elle n'a pas pu décliner l'invitation de monter sur scène et de subjuguer le public par sa voix ensorceleuse, son charisme et sa présence. D'autres chanteurs se sont succédés sur scène et ont également été bien reçus. D'abord, Hicham Boumaâraf, l'auteur de la fameuse chanson «Djazairi», qui n'a pas pu résister à entonner une des chansons cultes de la diva «aâlla memi» et a même par la suite essayé un duo avec elle. Après lui, c'était au tour de Massinissa d'enflammer la scène. Et de surprise en surprise, c'est à Ouarda, journaliste à la radio des Aurès de monter sur scène après 12 ans d'absence du monde de la chanson. La révélation en cette soirée était aussi la prestation d'Abd El Adhim, venu d'Oum El Bouaghi, avec son groupe Nostalgia, connu pour ses compositions de musique pour films et pour les pièces de théâtre. Dans un magnifique mixage entre gasba (flûte), violon, synthé et guitare, il a captivé la salle avec sa voix de ténor. La salle du théâtre régional de Batna a vibré pour la première fois depuis la première édition du festival sous les cris du public «Imazighen, Imazighen» avec drapeau berbère déployé. Dire à quel point le retour de Dihia a ravivé la revendication identitaire chaouie. Mais le temps était aussi à la distribution des prix aux meilleures prestations à cette 6ème édition du festival national du théâtre d'expression amazighe. Le théâtre régional de Batna a raflé la mise avec «arnigh akidernigh», dernière production réalisée par le jeune Fouzi Benbrahim qui a décroché le prix de la meilleure œuvre, le premier prix de la musique, le prix du meilleur scénario et le prix du meilleur second rôle masculin revenu à Riad Lounansa, qui a interprété le rôle de l'imam bigot et enfin le prix du meilleur texte. Le prix de la meilleure mise en scène est revenu à Djamel Abdelli, du théâtre régional de Bejaia pour sa pièce «Djelloul El Fhaimi», traduite de l'œuvre d'Abdelkader Alloula. Belkacem Kaouane, lui a eu le prix de la meilleure prestation masculine dans le rôle de Djelloul El F'haimi. Haia Sabrina du théâtre de Tamanrasset a reçu le prix du meilleur acteur espoir. Pour sa part, le jury a retenu cette fois-ci comme recommandation essentielle d'intégrer le théâtre amazigh au festival national du théâtre professionnel ainsi qu'aux manifestations culturelles internationales.