Cinq pays du Sahel réunis hier en sommet à Nouakchott (Mauritanie) ont appelé l'ONU à mettre en place une force internationale «pour neutraliser les groupes armés» en Libye, dans leur communiqué final. Le Groupe des cinq du Sahel – G5 Sahel : Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso – «lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place, en accord avec l'Union africaine, d'une force internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables» en Libye, est-il écrit dans le communiqué. C'est la première fois qu'une solution militaire, même sous l'étendard de l'ONU et encadrée par l'Union africaine, est privilégiée ouvertement. Jeudi, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, délégué par le président de la République pour le représenter à ce sommet, avait réitéré la position de l'Algérie sur la question. Il avait ainsi rappelé que, par-delà la prise en charge de la dimension sécuritaire, l'Algérie a toujours plaidé pour un engagement «conséquent» sur le terrain économique, «convaincue que sans relance de la dynamique du développement économique on ne pourrait vaincre définitivement les fléaux du terrorisme et du crime organisé qui vivent des ressources que leur procure l'économie criminelle». M. Bensalah a relevé que dans le prolongement d'autres initiatives engagées en faveur du Sahel aux plans bilatéral, sous-régional, continental et international, l'Algérie apporte une contribution spécifique aux efforts visant la résolution de la crise politico-sécuritaire qui secoue les régions nord du Mali depuis déjà trois ans. Il a ajouté que sur cette dimension de la situation dans le Sahel, l'Algérie conduisait, depuis janvier 2014, une médiation internationale en vue d'aider les Maliens à «parvenir dans les meilleurs délais à un accord de paix global et définitif».