Douze bébés sont morts suite à une « déshydratation » durant l'année 2010 à hôpital de Djelfa. Leur particularité, être né sous X. Dix sept bébés survivaient encore, dans une pièce exigüe et dans des conditions sanitaires inacceptables. Leurs vies étaient en danger alors même qu'un bâtiment flambant neuf à quelques rues de l'hôpital a été construit pour les accueillir. Le Directeur de l'action sociale de la wilaya ainsi que le Directeur de la santé avaient rejetés les responsabilités l'un sur l'autre, comme s'il s'agissait d'un conflit n'impliquant pas le décès d'enfants maltraités. L'accès à l'hôpital de Djelfa était facile, je suis facilement arrivée dans la fameuse pièce où les enfants vivaient tous les jours, du 1er jour de leur naissance jusqu'à leurs 2, 3 ans, lorsqu'ils ne peuvent plus être gardés dans cette pièce. Pas de balades ni de sorties au programme, les seuls rayons de soleil qui pouvaient les réchauffer étaient ceux qui traversaient le papier opaque collé sur les fenêtres. L'enfant le plus âgé était attaché à une corde, car commençant à marcher, les nourrices jugeait plus facile de l'attacher, histoire qu'il ne se perde pas dans l'hôpital. Dans la salle flottait un mélange d'odeurs de maladie, de médicaments et de saleté. L'air était lourd et les bébés étaient disposés tête-bêche, il n y avait pas assez de lits. Un bébé handicapé dormait par terre. Les nourrices se plaignait d'être stigmatisées pour s'être occupées d'enfants « nés dans le pêché ». Une fois le reportage fini, nous avions contacté les responsables, qui ont tour à tour refusé de nous recevoir, évoquant toute sorte d'excuses. Le directeur de la santé avait finalement accepté de nous recevoir, plus tard dans la soirée, afin de rejeter la responsabilité sur le directeur de l'action sociale qui nous a appelés le lendemain, se dédouanant de toute responsabilité et accusant l'hôpital de négligences. Si après le reportage, une réunion s'est déroulée à l'APW et que les enfants ont été déplacés vers la nouvelle pouponnière, on peut se demander aujourd'hui, combien encore d'enfants commencent leur vie en Algérie dans des conditions aussi désastreuses et combien meurent dans l'indifférence la plus totale.