De tous les clubs professionnels, seul le MC Alger s'acquitte des charges relatives à la sécurité sociale de ses employés, en l'occurrence joueurs et autres agents. C'est ce qu'a affirmé, hier, à l'occasion de la journée d'information consacrée au football professionnel, organisée par le ministère des Sports, à la salle de conférences du stade du 5 Juillet, Malek Hamdani, responsable à la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS). Auparavant, il y avait l'USM Alger, a ajouté le même responsable, mais ce club a cessé de payer depuis quelque temps. Un constat contesté par certains présidents de club présents, en l'occurrence Mohand Chérif Hannachi (JS Kabylie) et Abdelkrim Medouar (ASO Chlef), qui ont affirmé qu'ils le font également depuis plus d'un an. Le hic, c'est que ces derniers payent ces cotisations sur la base d'un salaire de joueur de 120 000 DA, comme cela, d'après eux, leur a été recommandé par la tutelle. Mais le représentant du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Nacer Haddad, présent sur place, a tenu à préciser que ce montant n'obéit à aucun texte réglementaire. Selon lui, la CNAS effectue son calcul par rapport au salaire national minimum garanti (SNMG). A ce titre, il a rappelé les propos tenus par le premier responsable de son département, qui a affirmé, lors de son allocution tenue avant l'ouverture des travaux, qu'un texte de loi est en préparation pour fixer le barème des cotisations sociales des joueurs. Ces derniers seront déclarés sur la base d'un salaire de 15 fois le SNMG, à savoir 270 000 DA (27 millions de centimes). Ceci sachant que les footballeurs des clubs professionnels perçoivent généralement des mensualités dépassant les 100 millions de centimes, pour les moins payés d'entre eux. Des précisions qui n'ont pas été du goût de certains dirigeants de club, qui ont exprimé la crainte, suite à ce «cafouillage» de se voir accusés de «fausses déclarations». En somme, la journée d'information d'hier s'est déroulée dans une ambiance «électrique». Elle a fait surtout remonter à la surface toutes les incohérences et approximations du processus de professionnalisation du football national lancé en 2010. Des questions qui auraient pu être débattues et éventuellement solutionnées avant son lancement. Nacer Haddad a, à cette occasion, rappelé aux présidents de club leurs engagements vis-à-vis de leurs employés. Il a précisé que la nouvelle mesure (15 fois le SNMG) ne sera pas rétroactive. Les clubs doivent impérativement se rapprocher des agences CNAS pour procéder à l'acquittement des charges sociales de leurs employés. Ils bénéficieront d'un traitement «au cas par cas» et «d'un échéancier qui prendra en compte les capacités financières de chacun». De plus, a-t-il ajouté, il se pourrait même qu'ils se voient «exonérés» des pénalités induites par le retard enregistré dans le payement de leurs cotisations. Par ailleurs, il est utile de signaler qu'un débat a eu lieu également autour du statut type des clubs professionnels qui remplacera l'ancien texte, qui est en préparation. Des présidents de club ont réclamé que l'Etat donne le droit aux SSPA de toucher à toutes les activités commerciales qui puissent exister. D'autres ont, par contre, demandé la mise sur pied d'un statut particulier. Selon eux, la SSPA ne peut être mise sur le même pied d'égalité qu'une quelconque entreprise commerciale. En somme, cinq ans après son lancement, le football professionnel algérien n'arrive toujours pas à sortir la tête de l'eau.