Le cahier des charges sur l'instauration du professionnalisme, adopté il y a deux ans, indique clairement que les clubs professionnels sont obligés de déclarer les joueurs et les personnes chargées de l'encadrement technique et médical auprès de l'administration fiscale et des organismes d'assurances sociales et de retraite, de souscrire des assurances pour l'encadrement sportif, technique et médical. Les clubs se doivent de déclarer leurs joueurs auprès de l'administration fiscale et des organismes d'assurances sociales et de retraite et de leur transmettre, conformément aux procédures et dispositions législatives et réglementaires en vigueur, les déclarations de salaires. Mais hélas ! Nos clubs ont gardé leur «bonnes» vieilles habitudes, ils continuent de fonctionner à l'ancienne, c'est-à-dire en amateurs. En fait, ils ne mesurent pas la dangerosité de la situation dans laquelle ils se trouvent. Ils ont gardé les réflexes qu'ils avaient lorsque les clubs étaient régis par le statut amateur qui consiste à dépenser plus, sans se soucier de ce qui en découlera de cette politique de dépenses surélevées, des salaires faramineux où viennent s'entasser, sur le cumul, des dépenses folles. Pourtant, la FAF a saisi les présidents de clubs professionnels qui refusent de se plier à la réglementation en termes de paiement des charges sociales. En effet, les statistiques font ressortir que sur les 32 clubs que comptent les deux championnats professionnels (Ligues 1 et 2), seuls 11 effectuent des déclarations à la Cnas. Autrement dit, moins de 35% n'assurent pas leurs salariés, entre les joueurs et l'encadrement technique et administratif. Le Bureau fédéral rappelle à tous les joueurs professionnels qu'ils sont soumis aux lois et règlements du travail et des dispositions du cahier des charges du football professionnel et que l'inobservation des dispositions relatives à la déclaration à la sécurité sociale et aux impôts les exposera à de lourdes sanctions. En d'autres termes, contrairement à l'idée, partagée par plus d'un, selon laquelle c'est les présidents de clubs qui refusent de se soumettre à cette réglementation, c'est les joueurs finalement qui préfèrent toucher la totalité de leur argent sans payer les charges sociales et les taxes. Lassé de voir les gros clubs dépenser sans compter l'argent qu'ils n'ont pas, le président de l'instance du football algérien met, actuellement, sur pied le «fair-play financier», une mesure qui obligera les clubs à ne dépenser que l'argent qu'ils ont réellement dans les caisses, déclarant le moindre centime dépensé. Une véritable révolution qui se fera bien sûr par petites touches, mais qui se fera quand même a rappelé la FAF. Pour le boss de l'instance algérienne, ce déséquilibre financier ne peut plus durer, que ce soit pour l'égalité des chances ou la santé financière propre du football. Dans cette optique, la FAF indique que «les clubs de football professionnel sont tenus au respect des règlements en matière de relation de travail avec leurs joueurs et de signaler à la Ligue de football professionnel tout joueur qui refusera de se faire déclarer et s'expose ainsi aux sanctions».
Toutes les recettes quelles qu'elles soient doivent trouver leur origine Les clubs contournent les lois, notamment le statut juridique de sociétés par actions (Sspa), et ne s'acquittent pas de leur cotisations vis-à-vis de la Cnas. Du travail au noir en quelque sorte… Les clubs n'en sont pas à leur première bourde, voire ineptie avec la Cnas. L'on se rappelle encore cette décision de fixer les salaires, sans avoir au préalable étudié la situation des clubs et des joueurs. L'Etat - faut-il le rappeler ? - à travers le ministère du Travail, a tenté une solution : Il a préconisé d'intégrer les footballeurs dans un régime spécial qui consiste à fixer à 12 millions de centimes le salaire de n'importe quel joueur afin de calculer sur cette base les redevances de la Cnas entre autres. Ensuite, les clubs sont totalement libres d'accorder aux joueurs les salaires qu'ils jugent nécessaires, en fonction du rendement, du statut de chaque joueur pour permettre à la Cnas de récupérer son dû, c'est-à-dire celui calculé sur la base d'un salaire (forfaitaire) de 12 millions. Celui-là même du reste qui servira pour fixer le montant de la retraite des joueurs ; une nouveauté, puisque ces derniers n'ont jamais eu, jusque-là, de retraite, donc pas de revenu après la fin de leur carrière de footballeur. Un sombre comité, de sombres décisions contre quoi se sont révoltés les présidents de clubs. Ces derniers revendiquent plus de subventions et d'aides de la part des pouvoirs publics, ignorant par là même, les grands défis qu'ils doivent relever pour pérenniser le professionnalisme. Certains sont allés jusqu'à demander l'exonération des joueurs des cotisations à la Cnas et même de l'IRG. Ils ont, peut-être, oublié que les joueurs professionnels sont des salariés soumis comme tels à ces charges et aux impôts. La direction nationale de contrôle et de gestion (Dncg), présidée par Mohamed Mecherara, doit contrôler tous les clubs qui se sont constitués en sociétés sportives (Sspa) et les soumettre aux cotisations sous peine de se voir reléguer. Car en étant Sspa, les clubs professionnels sont régis par le Code de commerce et sont astreints, par conséquent, à déclarer leurs dépenses et à présenter une pièce justificative pour chaque dépense effectuée. Il en est de même des recettes. Toutes les recettes quelles qu'elles soient doivent trouver leur origine. Les salaires des joueurs sont déclarés donc soumis à l'IRG (aux impôts) et à la Cnas pour lesquels la Sspa doit payer 26% de charges supplémentaires pour chaque salaire versé à chaque joueur tous les mois. Du pain sur la planche pour la Dncg. Le public sportif et notamment celui des clubs qui marchent fort n'aime pas ce genre de comportement, nous en sommes persuadés. Les équipes algériennes ont les moyens sportifs et financiers, elles n'ont pas besoin de cette dérobade pour rouler la Cnas. Il ne nous est plus possible de jeter de l'argent dans des dépenses qu'on sait d'avance infructueuses à cause de la seule volonté d'un président trabendiste faisant partie d'un temps révolu. A. B.