Un sociologue, un psychologue, un pédagogue et une adjointe d'éducation sont intervenus pour dire l'intérêt qu'il faut porter pour les enfants, notamment ceux se trouvant en difficulté. L'association Ikhoulaf des enfants victimes de séparation conjugale a organisé, samedi dernier, la première édition du forum pour la sauvegarde de l'enfance à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou. Pour Sofiane Aoudjit, sociologue, «l'enfant est un être vulnérable et irresponsable dont le bien-être dépend de la qualité de vie dans laquelle il est élevé. Le facteur biologique (santé des parents, vaccination, dépistage scolaire) et l'aspect socioéducatif de l'enfant sont déterminants pour son épanouissement». Ces facteurs de développement influant sur le bien-être de l'enfant sont-ils réunis dans notre société ? Beaucoup d'efforts restent à faire, selon le psychologue Aït Belkacem : «la prise en charge de l'enfance en danger est défaillante. Aucune structure ne s'occupe, à titre d'exemple, du cas des enfants toxicomanes et l'hôpital de Oued-Aïssi est un asile psychiatrique qui ne sied pas aux enfants drogués. Le seul service pédopsychiatrique de désintoxication existant à Béjaïa est un service de consultation externe», déplorera-t-il lors de sa prise de parole. L'orateur ne manquera pas de relever, aussi, une exigence avérée dans les pays développés sans laquelle la prise en charge de l'enfant en difficulté ne peut être efficiente : le travail intersectoriel. «La Santé, l'Action sociale, les autres secteurs et les associations doivent travailler en étroite collaboration pour une meilleure prise en charge de l'enfant en difficulté. Encore faut-il que l'orientation pédiatrique se fasse de manière précoce avant que le mal ne soit irréversible», précisera-t-il. Les activités d'éveil dans le développement de l'enfance en général sont, selon Saddek Hadjout, pédagogue, très importantes. «L'enfant doit être préparé à affronter la vie car il s'agit d'un combat face auquel il faut s'armer en conséquence. Des activités sensorielles, physiques et cognitives (pâte à modeler, sport, jeux éducatifs…) contribuent au développement de la personnalité de l'enfant», estime-t-il tout en invitant, toutefois, les parents ayant des enfants souffrant de déficience à se rapprocher des structures psychopédagogiques les plus proches, à l'image de celle qu'il dirige à Akbou. Houda Benghanem, adjointe d'éducation, abordera, pour sa part, le cas des enfants victimes de séparation ou de conflits conjugaux en prônant la médiation. «Si, en Occident, le couple divorcé peut continuer à communiquer pour pérenniser les liens affectifs et les appartenances sociales de l'enfant, ce n'est pas le cas chez nous. La médiation familiale entre les parents séparés est, donc, nécessaire pour réorganiser la vie de l'enfant», dira-t-elle en substance. Les travaux d'atelier entrepris à l'issue des communications par les membres associatifs invités pour la circonstance ont débouché sur une batterie de recommandations à transmettre à qui de droit. «Elles concernent la protection de l'élève dans le système éducatif, la mise en place de structures spécialisées dans les quartiers, la sensibilisation des parents contre le châtiment corporel et l'organisation de rencontres d'enfants en échec scolaire de différentes régions», les résume Zaïdi Djerrah, président de l'association Ikhoulaf.