Les mouvements de protestation enclenchés avant les vacances du printemps ont été reproduits, hier, à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où le débrayage continue de paralyser plusieurs facultés. Au niveau du pôle de Tamda, à 14 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya, le campus est carrément fermé par les fonctionnaires qui reviennent à la charge pour crier leur ras-le-bol. Les protestataires ont cadenassé tous les portails d'accès à l'enceinte universitaire. Les étudiants n'ont pas eu cours, les examens prévus pour ce mois d'avril seraient gelés jusqu'à la fin de la grève. Les contestataires réclament, entre autres, la sécurité aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'enceinte universitaire pour mettre fin aux agressions verbales et même physiques que subissent les fonctionnaires, les étudiants et les enseignants. Ils demandent également l'ouverture immédiate de la sûreté urbaine de Tamda. En signe de protestation contre cette situation qui ne cesse, disent-ils, de perdurer, les protestataires ont même remis les clés du campus au recteur, refusant ainsi d'exercer leur travail dans ces conditions. «Nos revendications ne sont pas satisfaites. C'est pour cette raison que nous avons décidé de reconduire notre mouvement de protestation. Nous réclamons la sécurité car les fonctionnaires, les enseignants tout comme les étudiants sont exposés au phénomène de l'insécurité qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes», clament, avec beaucoup d'amertume, les grévistes. Les étudiants, eux aussi, conscients du problème qui influe négativement sur leur scolarité, estiment qu'il faut que les responsables trouvent une solution urgente à cette situation jugée déplorable. Par ailleurs, notons que ce n'est pas la première fois qu'un mouvement de protestation est entrepris par la communauté universitaire pour exprimer sa colère contre cette situation. Des marches ont été également organisées par des étudiants afin d'interpeler les autorités concernées. «L'isolement du campus expose les étudiants aux agressions et aux multiples vols. Même au niveau des cités universitaires, ce problème inquiète sérieusement les résidents. Des délinquants investissent les alentours des résidences pour perturber la quiétude des étudiants. Nous avons alerté l'administration à maintes reprises, mais rien n'a été fait pour remédier à la situation», nous ont confié des étudiants, précisant qu'en plus du climat d'insécurité, les conditions de leurs scolarité sont intenables.