De par son rôle-clé dans les enquêtes pénales internationales et l'entraide se rapportant aux avoirs suspects, le Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) aurait-il été saisi par son homologue algérien ; la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) dans la perspective d'éventuelles procédures de blocage et de confiscation des avoirs de Chakib Khelil et consorts, localisés dans plus d'une banque helvétique ? Bien qu'il s'attache toujours à ne pas lâcher du lest sur le secret entourant toute collaboration avec l'étranger, Stiliano Ordolli, le patron du MROS a, à demi-mot, confirmé une coopération MROS-CTRF en lien avec le sort des valeurs patrimoniales de l'ancien ministre de l'Energie, mais sans en préciser la nature : «La collaboration entre les CRF (cellules de renseignement financières) est couverte par le secret de fonction. Nous ne pouvons donc pas nous exprimer sur des cas concrets», a-t-il déclaré à El Watan Economie. L'on apprendra, par ailleurs, que son organe, sous la coupe de l'Office fédéral de la police (Fedpol) dont peut disposer le MPC dans ses enquêtes internationales, car servant de filtre entre les intermédiaires financiers et les autorités de poursuite pénale, est directement concerné par les amendements introduits dans la loi encadrant la mise en œuvre des recommandations révisées du Groupe d'action financière (GAFI), organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Adoptée par le Parlement fédéral, mi-décembre 2014, et appelée à entrer en vigueur le 1er janvier 2016, cette loi, précise M. Ordolli, se caractérise surtout par les modifications importantes apportées au système de communications de soupçons relatives au blanchiment d'argent, au financement du terrorisme, aux fonds d'origine criminelle, ou aux organisations criminelles, émanant de la place financière. En effet, par cette dernière ne devraient plus, à l'avenir, être automatiquement bloqués les avoirs lors de la communication au MROS. Désormais différé, le blocage ne pourra s'effectuer que lorsque l'intermédiaire financier est informé du transfert du dossier par le MROS à une autorité de poursuite pénale.