Au moment où les supputations se multiplient ça et là quant à la prorogation ou non du délai pour le bénéfice des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, les victimes du terrorisme de la commune de Medjedel ne s'embarrassent pas pour dénoncer dans une lettre adressée à la fin du mois d'août au président de la République, leur exclusion et la précarité dans laquelle ils ne cessent de s'enfoncer. Notre exclusion, lit-on dans cette correspondance, est d'autant plus accentuée quand les terroristes soi-disant repentis se voient entourés d'une considération sans limite auprès des administrations, à telle enseigne, qu'ils sont prioritaires dans le bénéfice des postes de travail et du logement pour eux et pour leurs enfants. Le plus grave, a indiqué le président du bureau de l'ONVTAD de la commune de Medjedel dans sa correspondance à Bouteflika, est que les responsables locaux, face à cette situation, nous provoquent en nous disant « que vous avez accepté les dispositions de la loi portant charte pour la réconciliation nationale », et que « vous ne disposez d'aucun droit même pas le minimum de l'Etat algérien ». Rappelons que ces mêmes victimes du terrorisme de la commune de Medjedel, où on compte 115 personnes assassinées par les terroristes, ont soutenu le projet de la charte pour la paix et la réconciliation, et ce, après avoir subi une irrésistible campagne de propagande pour l'approbation de l'initiative présidentielle. Au jour d'aujourd'hui, les victimes du terrorisme se sont rendu compte que tous les avantages des dispositions de cette loi sont consacrés aux soi-disant repentis, sinon les victimes du terrorisme, leurrées, continuent à vivre leur profonde douleur dans un implacable silence des pouvoirs publics.