Les cours du pétrole ont enregistré un recul significatif ces derniers jours, atteignant des niveaux proches des 65 dollars le baril. Dans la matinée de vendredi, le baril de brent a même été coté à 65,78 dollars, un seuil qu'il n'avait pas connu depuis près de cinq mois, au début du mois d'avril. Ce recul a été assez rapide dans le temps puisque le baril de brent a perdu près de 13 dollars en un mois depuis son précédent record de 78,64 dollars le baril atteint le 7 août dernier juste après l'annonce de la fermeture du plus grand champ pétrolier américain (Prudhoe) développé par BP. Ce jour-là, le brent avait pris près de 3 dollars. Le recul à près de 65 dollars le baril survient au moment de l'annonce d'une possible reprise de la production à un niveau normal plus tôt que prévu sur le champ de Prudhoe. A New York ,le light sweet crude opérait lui aussi un recul avant l'ouverture du marché à 66,69 dollars le baril, niveau qu'il n'avait pas connu depuis le 7 avril dernier. En un mois, les cours auront perdu 15% de leur valeur. L'optimiste du marché a été ressenti jeudi lorsque le président de BP Alaska avait annoncé que le groupe étudiait une option pour reprendre la production et que si la projet était avalisé, la production sur le champ reviendrait à la normale à la fin du mois d'octobre avec 400 000 barils par jour. Il y a un mois, le marché avait estimé qu'il fallait plusieurs mois pour que le champ retrouve son niveau de production. Cette hypothèse avait poussé les prix vers de nouveaux records. Deux autres facteurs ont poussé les prix vers le bas. Il y a tout d'abord l'augmentation des stocks aux Etats-Unis et ensuite l'évolution du différend sur le nucléaire entre l'Iran et l'Occident. A un degré moindre, la marché a été aussi réceptif à l'annonce des résultats des tests faits sur un champ pétrolier aux Etats-Unis découvert il y a deux ans. Situé dans les eaux profondes du golfe du Mexique, le gisement Jack pourrait receler des réserves estimées entre 3 et 15 milliards de barils équivalent pétrole selon les compagnies Chevron, Statoil et Devon qui développent le champ. La profondeur du forage serait de 8,6 km, une profondeur nouvelle pour l'industrie du pétrole obligée d'aller encore davantage plus loin pour renouveler les réserves. Le coût du forage du puits serait de 100 millions de dollars. Mais selon les experts, ces gisements ne sont rentables que si le prix du baril sur le marché est supérieur à 40 dollars au moins. Si les prévisions se vérifient, les réserves américaines pourraient être augmentées de 50% environ. Même si le développement de ce gisement ne va pas se faire avant plusieurs années, l'annonce des tests positifs ne pouvait pas laisser insensible le marché qui a fonctionné depuis quelque temps avec le syndrome de la pénurie. La publication des chiffres hebdomadaires des stocks américains a rassuré le marché qui avait pourtant démarré à la hausse jeudi passé avant la publication des chiffres. Le recul est intervenu dès l'annonce des stocks. Le rapport hebdomadaire du secrétariat américain à l'Energie a fait état d'une hausse de 700 000 barils pour les stocks d'essence alors que les analystes misaient sur une baisse de 900 000 barils. Par rapport à l'année dernière, les réserves sont en hausse de près de 7%. Ce qui a rassuré sur la disponibilité de l'essence en quantités suffisantes que la saison des vacances approche de sa fin. Malgré une baisse de 2,2 millions de barils, les stocks de pétrole brut restent élevés par rapport à l'année dernière. Les stocks de produits distillés qui jouent un rôle important en hiver avec le fioul de chauffage ont connu une hausse de 3,1 millions de barils, soit trois fois le chiffre prévu par les analystes. Leur augmentation est un bon signe pour l'hiver. Le différend sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux ne semble pas constituer pour l'instant une menace pour le marché. Le fait que les négociations se poursuivent et que la date butoir du 31 août soit passée sans que des éléments inquiétants soient apparus a fait reculer au sein du marché l'hypothèse de l'utilisation de l'arme du pétrole dans le conflit. Si le marché a pris une direction vers la baisse, l'évolution de certains facteurs pourraient renverser la tendance. Le recul de 12 dollars environ pour le baril en un mois montre à quel point le marché reste volatil et imprévisible. Vendredi à New York et vers 15h30 GMT, le light sweet crude était coté à 66,75 dollars le baril. Tandis qu'à Londres, le brent était à 66,15 dollars le baril.