Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, ne compte pas se taire devant les accusations du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Après une première réaction à chaud pour démentir les propos du représentant du gouvernement qui l'a présenté comme étant «un trafiquant», le milliardaire algérien menace de recourir à la justice. «Si monsieur Bouchouareb ne me présente pas des excuses publiques, je porterais plainte contre lui», a déclaré le PDG du groupe Cevital à la chaîne de télévision privée El Magharibia. A partir de New York où il était en mission, Issad Rebrab a annoncé également sa décision d'éclairer l'opinion sur cette affaire et de démentir les déclarations de Abdessalem Bouchouareb, dès son retour en Algérie. «Je suis actuellement en mission à New York. Dès mon retour au pays, j'organiserai une conférence de presse et je vais expliquer à toute la population de mon pays ce qui s'est passé réellement», lance-t-il. La réalité, selon lui, est «que le groupe n'a jamais démonté des équipements d'occasion de l'usine en France qu'il aurait ramenés en Algérie». «Tout ce que nous avons ramené en Algérie, ce sont des équipements neufs, ultramodernes et de dernière génération», assure-t-il. Et d'ajouter : «Monsieur Bouchouareb est à côté de la plaque. C'est un menteur et il a raconté n'importe quoi.» Issad Rebrab promet également d'organiser une visite de son usine Samha de Sétif, pour démontrer à l'opinion que les affirmations du ministre sont «infondées». «J'inviterai même monsieur Bouchouareb», indique-t-il. Dans la foulée, Issad Rebrab dément les déclarations du ministre de l'Industrie concernant l'importation des équipements. «Les deux usines que nous avons achetées en France sont des usines modernes. On n'avait pas besoin de renouveler les équipements. Les équipements des deux usines concernent la fabrication des cuisinières, des plaques vitrocéramiques et des fours. C'est-à-dire des équipements de cuisson. Notre usine de Sétif fabrique des machines à laver. Elle est ultramoderne», précise-t-il, en qualifiant la réaction de Bouchouareb «d'indigne d'un ministre de la République». «S'il a des preuves sur ce qu'il avance qu'il porte plainte. Je n'ai jamais fait rentrer des équipements vétustes en Algérie. Nous avons fait une demande dans les règles», déclare-t-il. Le patron du groupe Cevital nie, dans ce sens, l'existence d'un lien entre le blocage de certains de ses projets d'investissement et le limogeage du général Toufik. «Le blocage de mes projets remonte à 10 ans. Il est certain que nous gênons certains importateurs. Mais je ne comprendrais pas ces blocages qui viennent d'un gouvernement ou d'un ministre qui, en principe, doivent défendre la production nationale. Nous sommes le premier contribuable national hors hydrocarbures», rappelle-t-il. Interrogé sur le positionnement du président du FCE, Ali Haddad, qui a affiché son soutien au ministre de l'Industrie, Issad Rebrab répond brièvement : «Ali Haddad est à plaindre. Je me pose la question de savoir s'il est porte-parole du FCE ou du gouvernement», conclut-il.