La Téhéran va lancer plusieurs contrats de production et d'exploitation . L'Iran annonce l'introduction d'une cinquantaine de nouveaux contrats pétroliers d'exploration et de production dans un futur proche, sans donner plus de précisions sur la date de cet événement. Les nouveaux contrats pétroliers seront présentés aux compagnies étrangères, parmi lesquelles devraient se trouver des compagnies américaines à Téhéran, selon les déclarations faites hier par Rokneddine Javadi, président de National Iranian Oil Compagny (NIOC). Au lieu de présenter ses offres de nouveaux contrats pétroliers en février 2016 à Londres, comme il l'avait annoncé précédemment, l'Iran a décidé finalement de le faire à Téhéran au vu «du grand intérêt» manifesté par les compagnies étrangères vis-à-vis des nouvelles possibilités d'affaires en Iran. Une manière pour l'Iran de profiter de l'occasion pour officialiser, en grande pompe, son retour sur l'échiquier des pays producteurs et de faire une entrée remarquée sur la scène internationale, en redevenant enfin «fréquentable» et en réaffirmant son poids économique dans la région. Sur le front des prix du pétrole, la conclusion de l'Accord sur le nucléaire iranien et la décision des Occidentaux de lever les sanctions économiques ont grandement impacté, ces dernières semaines, le secteur pétrolier, ajoutant à la déprime du marché. L'annonce de l'ouverture d'appels d'offres pour l'exploration en Iran au profit des compagnies étrangères — qui reprendra un rôle important au sein de l'OPEP face à son rival l'Arabie Saoudite — risque cependant d'être une mauvaise nouvelle de plus pour les petits pays exportateurs notamment. L'annonce iranienne intervient, en effet, dans un contexte pétrolier morose au vu de la chute des prix du baril qui a perdu plus de 60% de sa valeur en un an. De ce fait, le retour iranien risque de pousser les cours du brut vers un une nouvelle chute et occasionner d'énormes pertes aux pays exportateurs les plus fragiles, à l'image de l'Algérie. Si la levée des sanctions occidentales, décidée le 14 juillet dernier, a déjà répercuté négativement sur les places boursières pétrolières, cette annonce d'une cinquantaine de contrats en préparation risque de déprimer un peu plus le marché, dès la réouverture demain des places de cotation, et mettre à mal tous les espoirs d'une remontée des cours qui ont repris un peu d'élan ces derniers jours. Il est à savoir que la production de l'Iran est actuellement de 2,8 millions de barils/jour et, dès la levée des sanctions, sa capacité devrait augmenter de 600 000 à 1 million de barils, avec pour objectif d'en produire 4,2 millions fin 2016. Le pays exporte environ un million de barils/jour. L'accord conclu le 14 juillet dernier entre l'Iran et six grandes puissances (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie, Chine et Etats-Unis) prévoit de limiter le programme iranien de nucléaire civil, en échange d'une levée progressive des sanctions internationales imposées à son économie depuis 2006, y compris contre le secteur pétrolier. Dans cette perspective, de nombreuses entreprises, y compris dans le secteur de l'énergie, se sont rendues en Iran pour prospecter le marché. Elles sont toutefois restées discrètes sur leurs intentions.