La population blidéenne a remarqué depuis mercredi soir, le déploiement des véhicules et des agents de police sur les principales artères de la ville et les carrefours menant vers le centre, très commercial et donc très tentant pour tous les petits délinquants. Rues malfamées, places désertées par la gent féminine, ruelles définitivement installées dans le commerce de la consommation de drogues douces, impasses spécialisées dans les agressions de personnes faibles et lieux de repli demeureront toujours tranquilles. Le policier en ronde de surveillance est « humé » à plusieurs dizaines de mètres par de jeunes adolescents éjectés du système obsolètes de l'éducation nationale et pris en charge pour un apprentissage très précoce du « compter sur soi » par la violence. Un homme de plus de 80 ans, commerçant de son état depuis 1942, déclarant connaître à fond tous les brigands, voleurs par agression qui affûtent leurs armes et leur « art » en prévision des bousculades du ramadhan, propose d'opérer des enlèvements provisoires de ces hordes connues de tous les services de police : « Ne me dites pas que c'est antidémocratique ! J'ai assisté à nombre de scènes de femmes éplorées après le passage de ces jeunes et leur mise à l'ombre ne trouvera personne pour les plaindre. » les commerçants à l'écoute opinaient de la tête et expliquaient le pourquoi des étalages des commerces informels qui prennent quasiment la largeur des rues, ne laissant ainsi qu'un étroit passage propice pour les agressions. « Aller en ville et revenir sans son porte-feuille, son téléphone portable et/ou avec une lézarde au visage n'est souhaitable à personne », dira ammi Ali qui en a vu bien d'autres. Lui-même a été victime en 2003 d'une tentative d'incendie de son commerce pour être intervenu contre un jeune violentant une jeune fille : « La personne présentée devant le juge avait été relâchée le lendemain pour... manque de faits probants. » Malvie à ouled Yaïche Les résidents des 130 Logements de Ouled Yaïche, cadres moyens pour la plupart, déclarent ne plus pouvoir supporter les problèmes de la vie quotidienne dans les cités : absence d'hygiène, éclairage public déficient, gaz naturel passant juste à côté sans pouvoir en bénéficier, meutes de chiens, troublant jusqu'à la quiétude des ménagères, sans évoquer les espaces verts nécessaires au repos de l'âme. Hadj Zoubir, résidant dans le quartier depuis peu, ne se retrouve plus : « Je ne dors plus et je ne peux plus sortir ; les chiens peuvent courir derrière moi et je n'ai plus les jambes d'antan. » Les immondices arrivent jusqu'aux portes, faute de bennes enlevées depuis la visite du président Bouteflika. Ces dernières n'ont jamais été remplacées ! Le voisinage affirmera que les rats et les souris ont fait leur apparition et les impôts payés doivent trouver leur effet dans des campagnes de dératisation et des opérations de maintien de l'hygiène. La population affirme être prête à financer, d'une part, la réalisation d'aires de jeux et des espaces verts permettant de se retrouver à l'extérieur et, d'autre part, créer une ambiance de convivialité.