Une Algérienne sur 7 est susceptible d'avoir un jour un cancer du sein. Heureusement, dans 9 cas sur 10, la maladie peut être guérie dès lors que ses symptômes sont diagnostiqués à temps. Selon les dernières statistiques révélées par l'Institut national de santé publique (INSP) arrêtées en avril dernier, la prévalence de ce type de cancer est de 11 000 nouveaux cas par an. Ce chiffre, bien qu'il soit rassurant comparativement à d'autres pays, en fait quand même le cancer le plus fréquent chez la femme. Pour informer les citoyens sur les symptômes, les techniques de dépistage et les soins dispensés, les futurs pharmaciens de l'université d'Alger et les membres de l'association Asepa ont organisé, jeudi dernier, une campagne de sensibilisation pour la lutte contre le cancer du sein. Un événement qui coïncide avec la campagne internationale contre ce type de cancer, baptisée «Octobre rose». Selon les spécialistes, le cancer du sein est dû principalement à une anomalie dans les cellules formant les canaux et les lobules. Les cellules atteintes prolifèrent de façon anarchique et forment un amas ; il s'agit dans ce cas-là d'une tumeur de type adénocarcinome — tumeur maligne qui se développe à partir d'un tissu glandulaire. Facteurs de risque Le facteur génétique est à l'origine de 5 à 10% des cas. Il s'agit du facteur dit familial. Chaque individu présente un risque de développer un cancer. Mais les personnes dont des proches en sont décédés sont plus susceptibles de contracter cette maladie. Ces derniers sont des cas spécifiques qui ont une très forte histoire familiale de cancers jeunes — contractés dès le jeune âge — en général. «Par exemple, une femme dont la mère a été atteinte d'un cancer à l'âge de 40 ans est appelée à effectuer une mammographie précoce, c'est-à-dire à partir de 35 ans. Et quand on parle de parents, il faut bien préciser qu'il s'agit des personnes qui ont un proche portant les mêmes gènes, le même sang», indique Zineb Ighebriouen, membre de l'Asepa, à des citoyens rassemblés devant le petit chapiteau installé près de la Grande-Poste d'Alger. Il est utile de savoir que cette maladie n'est nullement contagieuse. «Si la femme est enceinte, il n'existe aucun risque pour l'enfant. Par contre, le traitement contre le cancer lui est strictement interdit durant la grossesse», développe l'étudiante. S'agissant de l'idée reçue faisant état de l'incrimination de la pilule contraceptive comme cause probable du cancer, elle tient à préciser que «le danger de la pilule est infondé. La causalité n'est pas encore prouvée ou mise en évidence. En revanche, la pilule peut aggraver une tumeur déjà diagnostiquée». Par ailleurs, il faut savoir que si le cancer du sein est diagnostiqué et les symptômes identifiés, cela veut dire que la maladie est présente dans le corps depuis au moins 10 ans. C'est un cancer qui se développe très lentement. D'autres facteurs de risque sont longuement expliqués par l'équipe de l'Asepa. Ainsi, deux verres d'alcool par jour augmentent le risque de 50%. Sans surprise, le tabac également est un facteur aggravant. Moins connue, la puberté précoce augmente le risque de développer un cancer du sein en raison d'une présence prématurée d'hormones dans le corps. Egalement pour la ménopause tardive — après 55 ans — qui cause un déséquilibre hormonal, source majeure du cancer du sein. A ces facteurs, il faut ajouter la sédentarité, l'obésité et la malnutrition. Les hommes également concernés Le cancer du sein ne concerne pas uniquement les femmes, il affecte également les hommes. Selon les normes internationales, 1% des hommes atteints de cette pathologie souffrent du cancer du sein. Fait invraisemblable, en Algérie, cette maladie touche près de 44% des cancéreux masculins. Ce taux assez élevé est indéniablement dû à la prise de pilules lors des exercices de musculation. «Certains individus masculins, pour augmenter la masse musculaire en un minimum de temps, consomment des hormones. Les pilules contraceptives sont des hormones. Donc, nombre des jeunes qui fréquentent les salles de musculation s'y adonnent, sans suspecter que ce médicament peut engendrer un cancer du sein», développe Zineb.