Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) répond implicitement à la démarche du FLN de constituer «un nouveau front de soutien à Bouteflika». Ayant reçu officiellement le document du FLN adressé à tous les partis, le secrétariat national du RCD promet de rendre publique sa réponse officielle à cette initiative «incessamment». «Le parti a été saisi de l'initiative du FLN. Notre vision de sortie de crise est connue de tous. Nous rendrons incessamment publique la réponse du Rassemblement à cette initiative», explique le secrétariat national du parti de Mohcine Belabbas, dans un communiqué rendu public hier. La réponse du RCD, dont le président avait déjà qualifié la démarche de Saadani d'«initiative pour les représentants du régime», ne devrait pas être favorable. Et pour cause, la direction du parti rappelle d'emblée son attachement à «la plateforme de Mazafran qui appelle à une transition démocratique». Une demande que refusent les tenants du pouvoir et leurs proches. «Le RCD réaffirme que la proposition d'une transition négociée reste l'offre idoine pour sortir le pays de l'ornière. La plateforme de Mazafran contient les fondements, les mécanismes et les outils pour un changement graduel et apaisé», lit-on dans le communiqué du RCD, affirmant que ses instances engagent également «un débat sur l'opportunité d'organiser une autre conférence de l'opposition» . «Concernant la tenue d'une autre conférence (Mazafran II), le parti continue à discuter dans ses instances de l'opportunité d'une telle initiative, dans la sérénité et loin de toute surenchère», ajoute-t-on dans le même communiqué. Revenant sur la polémique suscitée par la demande d'audience des 19 personnalités nationales au président Bouteflika, le RCD la qualifie de «guerre de position» : «Les accusations et la violence dans les échanges entre des acteurs du système dénotent que la guerre de positions dans le sérail occupe l'essentiel des activités de tous les segments du régime.» Pour le RCD, la responsabilité de l'échec constaté ne devrait pas être assumée par l'entourage du chef de l'Etat seulement. «Indépendamment de la fraude électorale qui entache la légitimité de toutes les institutions, elles sont les seules responsables du bilan de cette gouvernance. La vieille recette stalinienne qui consiste à dédouaner le chef au détriment de l'entourage ne trompe plus personne», explique encore M. Belabbas. Revenant sur la situation économique du pays, le secrétariat national du RCD accuse le pouvoir d'aggraver la crise en puisant encore dans le peu de ressources financières pour engraisser sa clientèle. «La conséquence est plus que visible. Devant l'aggravation de la situation économique et sociale, le gouvernement continue de faire dans l'improvisation ; l'incohérence des mesures introduites dans le projet de loi des finances 2016, le creusement des déficits et le recours inconsidéré au Fonds de régulation sont des signes qui ne trompent pas. L'achat de la paix sociale et l'entretien des clientèles passent avant toute autre considération», dénonce le RCD.