Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a reçu l'invitation du FLN relative à l'initiative de constitution d'un front de soutien au programme du chef de l'Etat. Mais il n'a donné aucune suite pour le moment. Selon un communiqué du secrétariat national du parti, le RCD rendra incessamment publique sa réponse au FLN. Toutefois, le parti majoritaire n'a pas à se faire trop d'illusions par rapport à la réponse du RCD. «Notre vision de sortie de crise est connue de tous», précise le communiqué. Le RCD plaide, en effet, dans le cadre de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Isco), pour une transition démocratique à travers un gouvernement d'union nationale, une élection présidentielle anticipée et une constitution consensuelle. D'ailleurs, dans son communiqué, le parti de Mohcine Belabbas a réaffirmé que la proposition d'une transition négociée reste l'offre idoine pour sortir le pays de l'ornière. «La plateforme de Mazafran contient les fondements, les mécanismes et les outils pour un changement graduel et apaisé», soutient le RCD qui ajoute, en ce qui concerne la tenue d'un deuxième congrès de l'opposition (Mazafran II), que le parti continue à discuter dans ses instances de l'opportunité d'une telle initiative «dans la sérénité et loin de toute surenchère». Sur un autre plan, le RCD a accusé le gouvernement de faire dans l'improvisation devant l'aggravation de la situation économique et sociale avec «l'incohérence des mesures introduites dans le projet de loi de finances 2016, le creusement des déficits et le recours inconsidéré au fonds de régulation des recettes». «L'achat de la paix sociale et l'entretien des clientèles passent avant tout autre considération (pour le gouvernement)», regrette le parti, estimant que «les accusations et la violence dans les échanges entre des acteurs du système dénotent que la guerre de positions dans le sérail occupe l'essentiel des activités de tous les segments du régime». «La conséquence est plus que visible», note le même communiqué. Le RCD estime qu'«indépendamment de la fraude électorale qui entache la légitimité de toutes les institutions, elles sont les seules responsables du bilan de cette gouvernance». «La vieille recette stalinienne qui consiste à dédouaner le chef au détriment de l'entourage ne trompe plus personne», soutient-il encore. Le RCD a évoqué également les attentats terroristes aveugles subis par les villes de Beyrouth, Paris et de Bamako. Il a condamné l'expression de cette barbarie, tout en soulignant «l'extrémisme érigé en idéologie et ses sponsors doivent être dénoncés et combattus loin de tout calcul politique». «Il y va de la liberté et du droit des sociétés humaines de choisir leur mode de vie et le fonctionnement de leurs institutions», soutient-il.