Tous s'interrogent sur l'avenir du logement social dans la wilaya de Mostaganem puisque le marché informel touche même ce secteur important de l'habitat. En effet, des logements attribués récemment changent et ne cessent de changer d'occupants. L'imbroglio qui accompagne les désistements et autres arrangements n'est pas près de s'estomper. Certainement, ils sont nombreux les intrus qui se sont glissés parmi les postulants mais parmi ces derniers, il y a ceux qui ont exigé des véritables acquéreurs, à savoir les vendeurs, de leur signer des reconnaissances de dettes dument légalisées par des instances compétentes. Une assurance en cas de problème. Alors que la loi sur la cession des biens de l'Etat est claire à ce sujet, des logements sociaux continuent, néanmoins, à être vendus (pas de porte) ou sous-loués par leurs bénéficiaires. Une véritable pagaille qui entoure toute opération du genre, puisque les occupants ne sont, très souvent, pas les véritables bénéficiaires. Comment se fait-il que les pouvoirs publics ayant en charge le contrôle et le suivi de ces attributions n'aient pas agi plus rapidement avant que la situation n'empire à Mostaganem ? Cette pratique serait, paraît-il, encouragée par la complicité de certaines agences immobilières pour faire des bénéfices. Malheureusement, des citoyens, très certainement attirés par le prix demandé ou, plus nombreux, contraints dans l'urgence de trouver un toit, se sont retrouvés entraînés par un engrenage d'où, aujourd'hui, il leur est pénible d'en sortir car l'OPGI entend bien récupérer ses biens. D'autres logements sociaux continuent d'être fermés et ne sont loués qu'en période estivale, notamment aux gens du Sud, au prix fort. Les communes balnéaires sont les plus ciblées. «L'opération pour ce genre de cas débute à partir du mois d'avril de sorte qu'au mois de juin, tous les logements ont déjà trouvé preneur. Les prix varient entre 5000 et 7000 DA la nuit au niveau des villes limitrophes de la mer. Beaucoup plus au niveau des plages», souligne un intermédiaire interrogé à propos de cette situation. Des rabatteurs se sont spécialisés dans le domaine, voire des fonctionnaires. Quant aux LSP, la loi de finances complémentaire 2009, dans son article 10, consacre l'incessibilité des LSP. Aussi, les acquéreurs qui disposent de titres de propriété de leur logements sur fonds d'aide de l'Etat après le 31 décembre 2007, ne pourront pas vendre ces logements avant 10 ans. C'est un contrat d'incessibilité dont la mention sera établie sur tous les actes de propriété. Cependant, les occupants des logements sociaux trouveront toujours le bon moyen pour vendre leur logements, loin du contrôle des pouvoirs publics, puisque l'expérience a démontré, qu'en dépit de leur incessibilité, les logements sociaux se vendent et s'achètent sans trop de difficultés. L'acquéreur d'un logement social nous dira que plus de la moitié de ses voisins n'occupent pas leur logements qui ont été cédés ou loués. Pourtant, de par la nature de leur caractère «social», ces logements ne peuvent ni être vendus ni sous-loués puisqu'ayant fait l'objet, en principe, d'une priorité des pouvoirs publics envers les familles dans le besoin. Alerté par l'ampleur des transactions spéculatives dans ce domaine, le gouvernement a, de tout temps, tenté d'introduire de nouvelles mesures pour lutter contre ce phénomène, mais force est de constater que le marché noir a la peau très dure, que ni les périodes d'incessibilité fixées et encore moins les formules drastiques en matière d'octroi de logements sociaux n'ont pu venir à bout et le marché juteux des transactions illicites continue de nourrir ce marché informel tant redouté dans la wilaya de Mostaganem. Qui mettra fin à ce phénomène qui s'est ancré dans les mœurs de certaines personnes qui ne cherchent qu'à tirer profit sans se soucier des autres ?